Les premiers manifestants attendus ont commencé à affluer mardi matin devant le palais de justice d'Amiens. Ils sont des milliers à être attendus pour soutenir neuf militants de la Confédération paysanne, jugés pour dégradations contre la ferme des mille vaches.
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Ils avaient démonté une partie des installations. Les neuf prévenus - six hommes et trois femmes - sont poursuivis pour dégradation en réunion, incitation à la dégradation en réunion, vol, recel, ou encore refus de prélèvement ADN. Ils comparaissent à la suite de deux actions de la Confédération paysanne sur le chantier de la ferme des mille vaches, à Drucat-Le Plessiel, près d'Abbeville, dans la Somme.
Les militants avaient notamment inscrit un grand tag de 250 mètres de long sur un bâtiment, en septembre 2013. Mais l'opération la plus controversée, en mai 2014, est ce que la Confédération paysanne a appelé le "démontage" d'une partie des installations de traite, et que le directeur d'exploitation a qualifié, lui, de "saccage" ayant coûté des dizaines de milliers d'euros.
Des manifestants venus de Notre-Dame-des-Landes. Avant d'entrer au palais de justice, les accusés se sont tour à tour adressés aux centaines de personnes déjà présentes pour les remercier de leur soutien. Peu après 9 heures, des agriculteurs sur des tracteurs et des cyclistes ont fait leur entrée sur le square, sous les applaudissements de plusieurs centaines de personnes déjà sur les lieux. Certains venaient de Notre-Dame-des-Landes, cette commune de Loire-Atlantique, où une importante mobilisation a provoqué le gel en 2012 de la création d'un nouvel aéroport.
Une demi douzaine de grévistes de la faim et de jeûneurs, dont le mari de l'une des prévenues, sont également de la partie. Et trente autocar sont attendus dans la matinée.
Une minute de silence pour Rémi Fraisse. Parmi les banderoles dans le square, l'une dénonce la mort de Rémi Fraisse. En mémoire du jeune homme tué par une explosion lors d'une confrontation avec la gendarmerie sur le site du barrage contesté de Sivens, dans le Tarn, les manifestants présents ont observé une minute de silence vers 8h35.
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Le procès de l'industrialisation de l'agriculture. Les militants entendent retourner ce procès pour en faire celui de "l'industrialisation de l'agriculture", alors que la grande ferme de Drucat a commencé à fonctionner à la mi-septembre, avec une autorisation limitée pour l'instant à 500 laitières.
"Le paradoxe de notre démocratie c'est qu'on prend individuellement des gens pour les juger pour une action revendiquée collectivement", a déclaré à la presse mardi à Amiens le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, qui figure parmi les prévenus. "La ferme usine ne correspond pas à ce que veulent les Français qui recherchent une alimentation de qualité", a-t-il dit.