C'est l'un des derniers parrains du milieu corse. Jean-Luc Germani, 49 ans, était l'un des membres du grand banditisme les plus recherchés de France. Selon les informations d'Europe 1, l'homme a été arrêté jeudi, dans les Hauts-de-Seine, par les hommes de la Brigade de recherche et d'intervention de la police judiciaire parisienne (BRI-PP) .
Arrestation cet après midi de Jean-Luc Germani, le truand corse le plus recherché de France (INFO Europe1)— Alain Acco (@Alain_Acco) 27 Novembre 2014
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Il a tout de suite reconnu son identité. L'interpellation s'est produite entre Puteaux et Neuilly. Jean-Luc Germani qui se trouvait dans une voiture en tant que passager "a tout de suite reconnu son identité", selon une source judiciaire. "Un tuyau était parvenu il y a un mois à la police judiciaire parisienne. Il a été exploité et un dispositif de filature et de surveillance a été mis en place", a-t-elle ajouté. L'homme est depuis entendu au siège de la PJ, au 36 quai des Orfèvres.
Richard Casanova et la Brise de mer. Jean Luc Germani, en cavale depuis juin 2011, serait au cœur des rivalités entre bandes de malfrats qui ont fait couler le sang ces dix dernières années sur l'Ile de Beauté. Sa sœur, Sandra, vivait avec Richard Casanova, l'un des piliers du gang bastiais de la Brise de mer. Richard Casanova est aussi le cerveau présumé du casse de l'UBS à Genève en 1990 : 125 millions de francs jamais retrouvés. Il a été assassiné en 2008 et Germani était depuis considéré comme son "héritier".
Mis en examen pour assassinat… Jean-Luc Germani a été arrêté dans le cadre d'un mandat d'arrêt délivré par un juge d'instruction de Marseille dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat, en 2008, de Jean-Claude Colonna, cousin de l'ancien "parrain" du sud de l'île Jean-Jé Colonna, mort en 2006. Il est également poursuivi pour avoir menacé avec une arme à feu des gendarmes qui contrôlaient son camping-car en 2011. Germani avait été mis en examen et écroué fin 2009 dans le cadre de l'enquête pour assassinat. il avait finalement été remis en liberté sous contrôle judiciaire après 5 mois de détention provisoire. Le "beau mec" devrait donc, selon toute vraisemblance, être déféré à Marseille dans les prochains jours.
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… et condamné dans l'affaire du Wagram. En cavale depuis juin 2011, Jean-Luc Germani a été condamné en appel, en octobre dernier, à six ans de prison et 100.000 euros d'amende dans le procès du cercle de jeux parisien Wagram.
Ce dossier est en réalité celui d'une "bataille corse" entre deux clans se disputant l'héritage de Richard Casanova. En janvier 2011, Jean-Luc Germani débarque au cercle avec huit comparses. Objectif : reprendre la main sur le Wagram, confisqué au clan Casanova trois ans plus tôt par la famille corse Guazelli, après l'assassinat du beau-frère du caïd. La passe d'arme non violente est un succès… mais de courte durée. L'établissement est alors sous surveillance dans le cadre d'une autre procédure et la police ne perd pas une miette du spectacle.
Sa plus lourde condamnation à ce jour. Jean-Luc Germani devrait donc se voir rapidement notifier sa condamnation dans ce dossier. Il s'agit de la plus lourde peine dont a écopé l'homme à ce jour, pourtant condamné à quatre reprises, notamment à quatre ans d'emprisonnement en juin 2005 pour détention d'armes et association de malfaiteurs.
Son lieutenant arrêté en septembre. Cette arrestation survient quelques mois après celle de Stéphane Luciani, intervenue en septembre dernier. L'homme qui fut un temps son compagnon de cavale, présenté par France-Soir en 2011 comme l'âme damnée de Jean-Luc Germani, a également été condamné dans l'affaire du Wagram. Il est lui aussi poursuivi pour l'assassinat de Jean-Jé Colonna.