• Les faits. Deux lycéennes du Puy-en-Velay avaient fugué le 4 décembre dernier. Réfugiées à Notre-Dame-des-Landes, où des militants se sont installés pour faire barrage au projet d'aéroport nantais, elles ont appelé leurs parents le week-end dernier pour les rassurer. Camille, 17 ans, la plus âgée des deux, a retrouvé sa famille dimanche et est rentrée chez elle. Mais pour sa camarade Geneviève, la situation est plus complexe.
Si elle a bien informé ses parents de sa situation, Geneviève leur a toutefois expliqué "qu'elle ne souhaitait pas rentrer pour le moment car elle avait des choses à faire" et qu'elle voulait rester sur place.
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• "Pas de pouvoir sur Geneviève". Les opposants au projet d'aéroport affirment ne pas pouvoir faire grand chose. "Nous n'avons pas de pouvoir démesuré sur cette jeune fille (...) Nous avons réussi à lui faire passer le message qu'il fallait rassurer sa mère. Elle l'a fait et elle l'a appelée", explique ainsi "Camille" (le nom a été changé), chargée des relations avec la presse parmi les "zadistes", l'une des composantes des occupants de la zone où doit être construit le futur aéroport. "Elle est là, elle n'est pas à la rue, perdue toute seule en France. Elle a à manger, elle est à l'abri", a-t-elle également rappelé. "C'est une mineure, c'est problématique quand même, même si elle est dans de bonnes conditions".
• Un recours à la force publique ? "L'idéal, c'est qu'elle change d'avis, les autres hypothèses on les envisagera plus tard si ça échoue", a expliqué de son côté Jacques Louvier, le procureur de la République du Puy-en-Velay. "La ramener de force n'est pas la meilleure solution pour les relations avec sa famille", a-t-il encore expliqué. Geneviève, élevée par sa mère avec ses deux sœurs et son frère handicapé mental, a perdu son père il y a environ un an.
Selon le code civil, les enfants mineurs doivent résider avec leurs parents ou l'autorité parentale, sauf en cas d'émancipation ce qui n'est pas le cas de Geneviève, selon le procureur. "Pour respecter la loi, on peut recourir à la force publique, la police ou la gendarmerie", a-t-il précisé.
• Valls veut un règlement "dans l'apaisement". Le ministre de l'Intérieur a estimé lundi sur RTL que le retour dans sa famille de Geneviève, cette lycéenne de 16 ans originaire du Puy-en-Velay qui a fugué depuis le 4 décembre, "doit se régler dans l'apaisement". Manuel Valls a ajouté qu'il serait "dangereux d'envoyer des gendarmes" pour récupérer cette jeune fille mineure.