L'affaire qui a ébranlé pendant plusieurs jours l'examen le plus emblématique de France a-t-elle débuté avec un vulgaire brouillon ? Soupçonné d’avoir donné une partie de l’épreuve de mathématiques du bac scientifique à son fils, le principal suspect est ressorti libre jeudi après deux jours de garde à vue en Avignon.
Cet homme de 52 ans, dont le fils est l’un des mis en examen dans ce dossier n'a reconnu qu'une implication "a minima". Il a expliqué qu'il n'était pas toujours accompagné lorsqu'il réparait les imprimantes du rectorat. Devant les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), l’employé d’imprimerie a donc contredit la version de l'académie d'Aix-Marseille.
Un simple hasard ?
Il certifie qu'à plusieurs reprises, il s'est retrouvé seul au milieu des machines pour s'occuper de la maintenance, alors que le lieu était censé être hyper sécurisé. Le technicien commercial admet qu’il lui est arrivé d'emporter des feuilles, mais selon les informations d'Europe 1, il promet que c'était uniquement pour s'en servir de brouillon à la maison.
Peu avant son interpellation, il avait clamé lundi soir son innocence au micro d'Europe 1. "Je n'ai jamais eu de souci dans mon travail, c'est tout. Je suis un employé sans souci. J'ai pris un coup de massue sur la tête", avait-il expliqué.
Dédouané par son fils
Son fils, mis en examen dans ce dossier, reconnaît avoir eu entre les mains le sujet de probabilités mais il dédouane son père. Il a expliqué avoir volé l'une de ces pages de brouillon à son insu.
Le lycéen aurait même tenté de protéger son père lorsque l'affaire a éclaté. Le soir des premières interpellations, il aurait appelé l'ami à qui il avait montré la feuille pour récupérer son téléphone, un Blackberry qui avait servi à prendre l'énoncé en photo. Le jeune homme ne voulait pas que son père ait des ennuis. D'après nos informations, ce téléphone était caché chez un autre ami dans le Val d'Oise.
Le père devra néanmoins encore s'expliquer à la mi-août devant le juge d'instruction parisien chargé de ce dossier. Les quatre autres protagonistes dans cette affaire ont tous été mis en examen notamment pour fraude aux examens publics.