"Je viens d'apprendre la mort du fonctionnaire de police Éric Lales, abattu froidement par des délinquants sans scrupules. Il laisse une jeune femme veuve et deux petites filles orphelines". La phrase est signée Nicolas Sarkozy. Le président de la République a annoncé en personne la mort d'un policier grièvement blessé dans une fusillade, à Vitrolles, fin novembre.
Le président venait de se rendre à son chevet, à l'hôpital Nord de Marseille dans les Bouches-du-Rhône. Il a en effet précisé qu'il venait d'"assister aux derniers instants de sa vie".
L'occasion de rassurer les policiers
Nicolas Sarkozy a profité de sa venue à Marseille pour féliciter le travail des policiers et des gendarmer. "Je souhaite que nos compatriotes saisissent cette occasion dramatique pour réfléchir à l'extrême dangerosité du métier de policier et de gendarme", a-t-il commenté.
Les policiers attendaient en effet un geste fort du chef de l'État après les trois fusillades qui se sont déroulés dans le département la semaine dernière. Nicolas Sarkozy a donc annoncé que d'ici quelques semaines, les Brigade anti-criminalité seront de nouveau équipées de fusils à pompe.
De quoi satisfaire Jean-Marie Allemand, responsable du syndicat Alliance dans les Bouches-du-Rhône. "Il fallait avoir des armes longues au moins pour les fonctionnaires, pour faire baisser la tête des truands qui sont en face", a réagi le syndicaliste.
Une balle dans la tête, deux dans le corps
Car les fonctionnaires restent marqués par la violence de la fusillade de Vitrolles. Le fonctionnaire tué, un père de famille de 37 ans, avait été atteint d'une balle de kalachnikov dans la tête et de deux à l'épaule, à l'issue d'une course poursuite à Vitrolles.
Les malfaiteurs, lourdement armés, venaient d'effectuer une série de cambriolages dans des supermarchés de la région. Les policiers de la BAC s'étaient alors lancés dans une course poursuite à hauteur de Vitrolles. Là, les braqueurs se seraient mis à tirer dans tous les sens des dizaines de coups de feu, tuant au passage un des leurs.
Il était dans un état désespéré
Le fonctionnaire, chef de bord de son équipage, a quant à lui reçu une balle dans la tête et deux dans le corps. Transféré à l'hôpital Nord de Marseille dans un "état désespéré", le personnel soignant entretenait peu d'espoir quant à son rétablissement. Père de deux enfants, de huit et neuf ans, Éric Lales était qualifié d'"expérimenté" et était "très bien noté".
Les investigations ont été confiées à la division criminelle et de répression du banditisme de la police judiciaire (DCRB) de Marseille.