L’enquête progresse vite après la sanglante fusillade qui a coûté la vie à une jeune policière jeudi dans le Val-de-Marne. Quelques heures après ce drame, un homme de 42 ans a été arrêté dans le même département, puis placé en garde à vue. L'information n'a été révélée que vendredi. Mais cette interpellation pourrait bien constituer un tournant dans l'enquête.
Car cet individu n'est pas un inconnu pour les services de police : il a déjà été condamné pour vol à main armée. Les enquêteurs ont aussi pu établir qu'il était le propriétaire d'un sac contenant "une arme à feu kalachnikov, un chargeur ainsi qu'un gilet pare-balles", a détaillé le procureur de Paris, Jean-Claude Marin.
Un membre du commando ?
Au cours des interrogatoires, ce suspect a reconnu qu'il appartenait à la bande qui avait ouvert le feu. Mais lui-même n'aurait pas participé directement à la fusillade, se trouvant alors à bord d'un autre véhicule. En garde à vue pour quatre jours au maximum, les faits ayant été commis en bande organisée, il se mure désormais dans le silence.
La policière municipale a été touchée alors qu'elle venait en aide à des policiers nationaux poursuivant les malfaiteurs. Des explosifs ont été découverts dans leur fourgon et sept autres personnes ont été blessées par des coups de feu ou des éclats de verre, dont deux grièvement.
Plus tôt dans la journée de jeudi, un autre homme avait été interpellé. Il était connu des services de police pour des faits de braquage, mais il devrait finalement être remis en liberté.
Quels moyens pour la police municipale ?
La fusillade de Villiers-sur-Marne a suscité de vives réactions des syndicats de police, qui ont souligné que les criminels ont tiré avec des armes lourdes. Les policiers municipaux ont également rappelé que certains d'entre eux n'étaient pas armés.
"Il est important que la police municipale ait les moyens de travailler", a fait valoir la secrétaire d'Etat Rama Yade, conseillère municipale de Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Le Parti socialiste, qui a condamné dans un communiqué "un meurtre odieux", a estimé qu'il fallait "réaliser des progrès dans la coordination entre les différentes forces de sécurité".