L’ambiance risque d’être des plus tendues mardi à la cour d’assises de Créteil, alors que le procès en appel - et à huis clos - de 17 des 18 membres présumés du gang des barbares a débuté le 25 octobre. Youssouf Fofana est en effet attendu à la barre en fin d’après-midi, mais en qualité de simple témoin.
Le cerveau du groupe, reconnu coupable d’avoir porté les coups fatals à la victime, a été condamné en première instance à la perpétuité pour le meurtre d’Ilan Halimi en 2009, mais ni lui ni le parquet n’avaient fait appel de cette décision.
"Encore moins de sens"
Les avocats de plusieurs accusés regrettent cette situation. "Pour moi, c’est un procès tronqué", lance Didier Seban, avocat de Nabil Moustafa. "C’est quand même Fofana l‘auteur du meurtre d’Ilan Halimi et le cerveau de cette triste équipée. Son absence fait que ce procès a encore moins de sens. Fofana pourra se permettre toutes les provocations en sa qualité de témoin."
Cette position, les avocats de la famille d’Ilan Halimi et des autres parties civiles ne la partagent pas. Au premier procès, ils voyaient en Youssouf Fofana un paratonnerre permettant de protéger les autres accusés. Cette fois, ils espèrent que le leader du gang des barbares, condamné définitivement, expliquera dans le détail le degré de responsabilités de ses 17 complices présumés.
D’autres auditions
Certains seront jugés pour simplement avoir été présent sur les lieux de l’incarcération et ne pas avoir dénoncé le crime à la police. D’autres feront l’objet de débats plus sensibles. C’est notamment le cas de la jeune fille qui a servi d’appât pour entraîner la victime dans ce piège fatal.
Cette audition de Youssouf Fofana devrait être la première, mais pas la dernière du procès. Il devrait en effet être entendu à plusieurs reprises tout au long du mois de novembre. La fin du procès a été fixée au 17 décembre.