Les deux commissaires de course et le photographe, tués dimanche dans le Gers par la sortie de route d'un pilote automobile, étaient passés, pour une raison encore inconnue, du mauvais côté de la route, a indiqué mardi le procureur d'Auch, Pierre Aurignac.
Une information judiciaire pour homicides involontaires. Le magistrat a par ailleurs annoncé l'ouverture prochaine d'une information judiciaire pour homicides involontaires. Cette instruction visera d'abord à expliquer les causes de l'accident au cours duquel, la voiture du pilote engagé dans cette course de côte, s'est envolée au-dessus des glissières de sécurité dans une courbe à gauche, pour retomber à droite de la route, en contrebas de la chaussée, après avoir percuté les trois victimes.
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L'enquête cherchera aussi à comprendre pourquoi les trois personnes tuées se tenaient à ce moment-là sur ce côté droit de la route, alors que le poste de sécurité dédié aux commissaires avait été placé à gauche par la commission de sécurité. Un dispositif qui avait été avalisé par la préfecture.
Plusieurs virages et le pilote perd le contrôle. L'accident a eu lieu dimanche vers 11 heures pendant les essais de la course de côte de Laas-Tillac, près de Mielan, à 35 kilomètres environ au nord de Tarbes. Le pilote de 30 ans, qui est sorti indemne de l'accident, a perdu le contrôle de son véhicule, une Simca Mille Rallye 2 turquoise, dans un enchaînement de virages. Selon son audition et les témoignages rapportés par le procureur, le pilote a donné un coup de volant pour reprendre le contrôle de son véhicule. Il a heurté des bottes de paille et, pour une raison inexpliquée, le véhicule s'est envolé au dessus des glissières. A ce stade des investigations, a indiqué le magistrat, cette perte de contrôle est "un fait de course. Rien ne montre que le pilote a pris un risque particulier de nature à l'incriminer".
"Un relâchement des règles" par la "force des habitudes" ? Évoquant le fait que les deux commissaires suivis par le photographe avaient traversé la route alors qu'ils étaient très expérimentés, Pierre Aurignac a indiqué : "c'est effectivement paradoxal. Cela interroge fortement, cette prise de risque. La force des habitudes pourrait avoir conduit à un relâchement des règles".
Le procureur a aussi évoqué un "manque de communication" avec la direction de la course. "Le directeur de course a déclaré aux enquêteurs qu'il ignorait les conditions du plan fixé dans l'arrêté préfectoral et ne savait pas que les commissaires ne devaient pas se trouver à droite", a indiqué le procureur. "Il y a de nombreux points à élucider, il est trop tôt pour dégager des responsabilités pénales", a ajouté le magistrat. Les enquêteurs, qui ont déjà entendu une quinzaine de témoins, vont poursuivre les auditions et faire procéder aux expertises du véhicule et à la reconstitution du scénario de l'accident.