Haute tension devant le siège de Goodyear, à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. Dix-neuf policiers ont été blessés jeudi lors d'échauffourées entre les forces de l'ordre et plusieurs centaines de salariés, comme le montrent ces images.
• Gaz lacrymo et canon à eau. "Les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogène pour permettre l'extinction des pneus et pour maintenir les manifestants à distance qui venaient au contact de façon assez violente" a-t-on expliqué de source policière. En fin de matinée, elles ont fait usage d'un canon à eau sur le site, qui devait abriter dans la journée deux CCE (comité central d'entreprise), un ordinaire le matin, sur le projet de fermeture de l'usine Amiens-Nord, suivi d'un extraordinaire l'après-midi, six ans jour pour jour après l'annonce du premier plan social pour cette usine de la Somme.
• "Six ans qu'on se bat". "Il y a 6 ans jour pour jour, on nous a annoncé la fermeture du site et il n'y a pas eu un seul licenciement", a rappelé Mickaël Wamen, secrétaire général CGT à Amiens-nord. "Cela fait 6 ans qu'on se bat, qu'on est dans l'attente et on n'a toujours pas de réponses pour notre avenir", a déploré l'un des salariés, Guy Auvin.La lutte est d'ailleurs loin d'être finie : le Comité central d'entreprise a décidé de porter une nouvelle fois le dossier devant la justice, dans le but d'obtenir l'annulation du plan de licenciement. "Ces délibérations vont nous permettre d'aller en justice dès la fin de la semaine pour mettre un terme définitif à ce projet de restructuration", a souligné Mickaël Wamen. Les syndicats estiment pour la plupart que la direction a opéré un transfert de production dissimulé d'Amiens-nord vers d'autres sites du groupe.
• Secafi doute de l'avenir du site. Mauvaise nouvelle pour les syndicats, le cabinet Secafi, mandaté par le comité d'entreprise pour évaluer des solutions alternatives à la fermeture d'Amiens-Nord, est plus que pessimiste. Selon L'Usine Nouvelle, les experts ne proposeraient aucune solution pour l'activité de pneus de tourisme, et n'auraient pas trouvé de candidat à la reprise des lignes de fabrication de pneus agricoles. Inacceptable pour la CGT, qui a dénoncé jeudi un rapport qui valide "quasiment" la fermeture du site. Le syndicat envisagerait donc de mandater un autre cabinet.