Dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007, Claude Guéant a été mis en examen samedi pour "faux", "blanchiment" et "fraude fiscale", a annoncé son avocat. Il avait été mis en garde à vue vendredi matin avant d'être présenté à un juge samedi en fin d'après-midi.
"On lui demande de s'expliquer". "On lui reproche, non pas des faits de corruption liés à ce soi-disant financement libyen de la campagne présidentielle, mais simplement on lui demande de s'expliquer davantage sur la vente des fameux deux tableaux qu'il a acquis il y a près de 22 ans", a annoncé à la presse Maître Philippe Bouchez el-Ghozi, selon qui Claude Guéant avait "affirmé son innocence avec force et vigueur".
"On lui demande simplement d'une part de justifier de la réalité de ces tableaux et on lui reproche également une fraude fiscale en n'ayant pas déclaré le revenu de la vente de ces tableaux", a détaillé Maître Bouchez el-Ghozi. En lieu et place d'un "soi-disant financement libyen de la campagne présidentielle, on a un dossier qui se réduit simplement à justifier l'acquisition de deux tableaux et de leur réalité et, éventuellement, de leur déclaration fiscale, ce qui somme toute reste quelque chose qui se dégonfle tout à fait dans ce dossier présenté comme faramineux", a commenté l'avocat.
Khaled Bugshan aussi mis en examen. L'homme d'affaires saoudien Khaled Bugshan a également été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée. Cet homme, décoré de la Légion d'honneur en 2004 par Jacques Chirac, est soupçonné d'avoir joué les intermédiaires dans le versement de fonds. Selon une source proche de l'enquête, il aurait versé la somme de 500.000 euros sur le compte d'une société malaisienne qui l'aurait ensuite reversée sur le compte de Claude Guéant. Ce dernier avait justifié ce virement par la vente en 2008 à un avocat malaisien de deux tableaux d'un peintre flamand. Mais des experts avaient contesté la valorisation de ces œuvres.
Interdiction de rentrer en contact. Claude Guéant, qui a été secrétaire général de l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a désormais l'interdiction de se rendre en Malaisie et de de contacter Khaled Bugshan ainsi que d'autres personnes.
Khaled Bugshan a, pour sa part, l'interdiction de sortir du territoire français, l'obligation de verser une caution d'un million d'euros, de remettre son passeport et de se présenter deux fois par mois au commissariat. Il lui est aussi interdit d'entrer en contact avec plusieurs personnes.
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