Hand: pourquoi arrêter Karabatic dimanche ?

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et Guillaume Biet , modifié à
C'est l'aboutissement d'une longue enquête sur le match présumé truqué le concernant lui et 8 autres joueurs.

Neuf handballeurs, dont Nikola Karabatic, star française et l'un des meilleurs joueurs du monde, embarqués par la police à leur sortie du vestiaire. L'image est forte, elle a marqué les esprits dimanche à l'issue du match PSG-Montpellier, salle Coubertin à Paris. Plusieurs joueurs du club héraultais, équipe phare du championnat avec ses quatorze titres nationaux, sont soupçonnés d'avoir parié sur leur propre défaite lors du match contre le club jugé modeste de Cesson-Sévigné, le 12 mai dernier. Des arrestations près de quatre mois après les faits. Pourquoi un tel timing ?

>> Que risquent les handballeurs ?

Quatre mois, c'est long ? Pas forcément, si on considère qu'il s'agit d'une enquête au long cours. Le procureur de la République a lui-même tenu à dire que les enquêteurs "n'avaient pas chômé" durant l'été, dans un dossier "pas si facile que cela". La Française des jeux a tiré la sonnette d'alarme dès le jour du match suspect. Le 12 mai, cette institution a constaté que des sommes anormales avaient été misées sur cette rencontre mineure sportivement : 87.000 euros dans la matinée, soit vingt fois plus que pour un match habituel. Des paris qui ont été pris dans trois grandes villes seulement.

Ensuite, il y a eu tout le travail d'enquête, qui a consisté à identifier les parieurs, faire des recherches sur leurs comptes bancaires et les téléphones portables ou encore interroger les témoins. Quatre mois où les enquêteurs ont dû recueillir tous les indices qui ont conduit le juge à ordonner ces arrestations et ces gardes à vue dimanche.

Et pourquoi avoir attendu six jours après les fuites dans la presse ? Justement parce que ce dossier est très médiatisé depuis une semaine et que les enquêteurs en ont peut-être tiré profit. En imaginant que les protagonistes soient sur écoute, ils ont peut-être eu des conversations entre eux après avoir lu les journaux. Ces conversations peuvent être confondantes ou du moins intéressantes pour l'enquête.

>> Comment déceler un match truqué ?

Pourquoi une interpellation à Paris ? Simple question "pratique" à l'évidence. Les policiers du Service central des courses et des jeux sont basés à Nanterre, en banlieue parisienne. Il était plus aisé d'aller chercher les joueurs à l'issue du match contre le PSG, à Paris, plutôt que de les interpeller à Montpellier avant d'organiser ensuite leur transfert. Les policiers auraient perdu au final un temps précieux sur la garde à vue.