Pour la deuxième fois en cinq mois, un détenu s’est suicidé… avec le pyjama de son kit anti-suicide. Ce prisonnier de la Santé, à Paris, a utilisé le vêtement en papier, spécialement destiné aux détenus qui présentent un risque suicidaire, pour se pendre, dans la nuit de dimanche à lundi.
Le suicide a été confirmé par l’Administration pénitentiaire et le parquet de Paris. Selon l'Observatoire international des prisons, le jeune détenu avait effectué plusieurs séjours au mitard et déjà tenté de mettre fin à ses jours.
"Il ne faut plus distribuer ces kits" pour la CGT Pénitentiaire
Pour Céline Verzeletti, la secrétaire générale du syndicat CGT Pénitentiaire, ce drame est la preuve que les kits anti-suicide "ne sont pas efficaces". "Il ne faut plus distribuer ces kits aux personnes incarcérées en crise suicidaire", estime-t-elle, au micro d’Europe 1. Plutôt que d’utiliser ces kits, mieux vaut "prendre en charge le détenu", poursuit-elle, estimant qu’une "véritable écoute" est nécessaire "pour éviter le passage à l’acte, beaucoup trop fréquent aujourd’hui dans les prisons françaises".
Un total de 58 personnes écrouées (incluant les condamnés bénéficiant d'un aménagement de peine) se sont suicidées au premier semestre de 2011, contre 61 pendant la même période l'an dernier, selon la Chancellerie. Une série de mesures pour lutter contre le suicide en prison avaient déjà été instaurées en 2009. Parmi ces dispositions, les kits anti-suicide, contenant notamment des matelas anti-feu et des pyjamas en papier à usage unique pour éviter les pendaisons. Plus de 1.100 ont été utilisés depuis 2009, selon le ministère de la Justice qui a dressé la semaine dernière un bilan de ces mesures de prévention. Sur son site, le ministère parle de "premier résultats satisfaisants".