Un an après les faits, l'affaire peut-elle rebondir ? La justice doit décider mercredi du maintien en détention ou de la remise en liberté des deux fils adoptifs d’Annie Toinon, assassinée le 15 juillet 2010 à Saint-Galmier dans la Loire. Johan, 24 ans et Aurélien, 26 ans, nient toujours avoir été présents sur les lieux au moment du crime et s'en remettent une nouvelle fois à la justice.
Des zones d'ombres
L'enjeu est de taille puisque c'est la troisième demande de remise en liberté formulée par les deux jeunes hommes. Alors que le juge d'instruction en charge de l’affaire, parle toujours d' "indices graves et concordants" justifiant le maintien de la détention, l'accusation bataille dur pour convaincre de la nécessité de remettre en liberté leurs clients, arguant de l'absence de preuves.
Il faut dire que bien des zones d'ombres demeurent sur les circonstances du meurtre de cette exploitante agricole de 58 ans. L'arme du crime, un objet lourd contondant, n'a pas été retrouvée et les deux suspects, qui nient toujours les faits qui leur sont reprochés, n'ont aucun mobile apparent.
"Depuis le début, mon client n'a pas varié d'un iota dans ses déclarations", a rappelé au Parisien Me Olivia Mavridorakis, qui défend Aurélien. La découverte en décembre dernier du sac à main de la victime dans un bois n'a pas non plus parlé. "Les analyses ADN ne permettent pas de désigner Aurélien", souligne son avocate.
Eviter tout contact entre les deux frères
Si l'enquête reste officiellement ouverte, les investigations sont pratiquement bouclées et le mystère reste entier sur la matinée du 15 juillet 2010. Annie Toinon a été découverte par l’une de ses amies sur son lit le crâne fracassé et la mâchoire brisée. Le mari de victime, absent la nuit du crime, et deux des enfants adoptifs sont alors relâchés après 48 heures de garde à vue.
Johan et Aurélien sont quant à eux écroués, douze jours après les faits et mis en examen pour "homicide volontaire avec préméditation". Les deux jeunes se renvoient la responsabilité. L'un dit avoir entendu des cris et vu son frère. L'autre nie avoir été dans la maison au moment des faits.
Depuis le début de l'affaire, les deux frères sont défendus séparemment et détenus dans des prisons différentes. Leur demande de rapprochement a été refusée afin d'éviter tout contact. Mais tous deux ont adopté la même ligne de défense : l'innocence.