L’info. L’initiative ressemble à une chasse à l’homme. Excédés par les cambriolages à répétition, les habitants d’un quartier résidentiel de Villeneuve d’Ascq, près de Lille, ont décidé d’afficher sur les murs du quartier les photos de leurs voleurs présumés. Ils accusent un camp de Roms situé à proximité. Une initiative illégale, à laquelle la police a mis fin.
Une trentaine de cambriolages. Ces dernières semaines, une trentaine de cambriolages ont été recensés dans le quartier du Triolio, d’ordinaire plutôt tranquille. Les voleurs présumés auraient été reconnus par deux riverains, qui les ont alors pris en photo avec leurs téléphones portables, raconte La Voix du Nord. Avant de les placarder dans le quartier, avec cette mention : "individus recherchés".
Le "ras-le-bol" des habitants". Désespérés, les habitants du quartier assurent qu’il s’agit d’un appel à l’aide aux autorités et d’un avertissement à ces voleurs présumés, pour les prévenir qu’ils sont repérés et que les habitants ne se laisseront pas faire. Au micro d’Europe 1, Michel, qui s’est fait voler sa caravane confie son "ras-le-bol". "Ça fait 40 ans que j’habite ici, c’était un quartier calme", dit-il. Michel confie avoir fait "des travaux énormes" dans sa maison et n’avoir aucune envie de quitter Villeneuve d’Ascq. Sauf qu’aujourd’hui, il se retrouve "dans un climat d’insécurité".
Les affiches retirées. Sauf qu’avec ces petites affiches, les riverains ont pris quelques libertés avec la présomption d’innocence. La police leur a donc demandé de les retirer, ce qu’ils ont fait dès mercredi, au grand dam de Maryvonne Girard, adjointe au maire de la ville. "Si c'est dans l’illégalité, il y a des autorités pour leur dire, à condition que ces mêmes autorités fassent respecter les lois de l’autre côté", a-t-elle dénoncé au micro d’Europe 1, lançant : "c’est quand même un petit peu gros pour quelques affiches de dire ‘on va faire respecter les lois’ et de l’autre côté les laisser mendier, les laisser agresser, les laisser voler". Les patrouilles de police à pied et à vélo ont été intensifiées. Mais l’adjointe au maire en appelle désormais au préfet, le seul à même de prendre des mesures concrètes selon elle.