L'incendie a fait au moins six victimes. Un immeuble squatté par des migrants tunisiens, libyens et égyptiens à Pantin, en Seine-Saint-Denis, a pris feu tôt mercredi matin. Quatre personnes sont mortes brûlées et les deux autres sont décédées par asphyxie, selon la préfecture. Dix personnes ont été évacuées et quatre autres ont été très légèrement blessées en sautant par la fenêtre du premier étage.
"Il semble qu'une bougie mal éteinte soit à l'origine de ce drame", a précisé le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu sur les lieux du drame, tout comme le préfet de la Seine-Saint-Denis Christian Lambert. Lorsque le feu s'est déclaré, la majorité des squatteurs ont évacué le bâtiment, mais "un certain nombre d'entre eux" y sont restés pour des raisons peu claires, a expliqué sur i-Télé Philippe Bon, le directeur de cabinet du préfet.
Un squat occupé par 30 personnes
L'incendie a été maîtrisé dans la matinée. Un voisin de l'immeuble d'un étage a raconté sur Europe 1 qu'"il y avait des flammes 'de fou' qui sortaient de partout. Même le toit s'est effondré". Un immeuble mitoyen a été touché par l'incendie.
Les pompiers étaient toujours sur place mercredi matin, pour chercher dans les décombres d'autres victimes possibles. Une trentaine de personnes vivait dans ce squat, selon une évaluation de la préfecture qui a précisé que le bâtiment devait être démoli.
"Un drame de la misère humaine"
Le maire de Pantin, actuellement au congrès des offices publics d'habitat et joint par LeParisien.fr, a assuré qu'"il ne s'agit pas d'un habitat indigne. C'est un immeuble d'activité qui devait être démoli dans le cadre d'une ZAC où on allait reconstruire des logements sociaux. Ce petit bâtiment a été muré par la ville. Mais des gens, jetés à la rue, sans ressources, ni logements, se sont introduits. C'est un squat qui date de quelques jours, pas plus de deux semaines. On allait saisir la préfecture pour demander son évacuation, mais le drame est arrivé plus vite". Bertrand Kern a jugé ce "drame de la misère humaine" "tragique".
Quant au ministre Claude Guéant, il a lié ce sinistre "à une réalité tragique, dramatique de l'immigration clandestine". Il a dénoncé "des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration et qui après leur avoir fait miroiter l'espoir d'une vie meilleure, les laissent tomber et les laissent face à une vie d'errance et de malheur".
Une enquête a été ouverte à la brigade criminelle de Paris. Selon un rapport de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme paru en mai dernier, 174.600 logements privés étaient potentiellement indignes en Ile-de-France, dont 166.000 à Paris.