Qui se cache derrière les incendies de Larmor-Baden ? Pour répondre à cette question qui taraude les habitants du village breton, le procureur de la République de Vannes, Thierry Phelippeau, a annoncé mercredi une opération de prélèvements ADN auprès d'environ 400 hommes de 15 à 75 ans. Leur point commun : tous résident dans ce village du Morbihan. Objectif : démasquer l'auteur des huit incendies qui ont éclaté dans des bâtiments vides en l'espace d'un an.
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L'ADN du suspect a été prélevé sur les lieux de l'incendie. Pour l'heure, les investigations menées par la gendarmerie "n'ont pas permis d'identifier l'auteur des faits" mais "l'hypothèse privilégiée est cependant celle d'un résident de la commune" et "de sexe masculin" selon les témoignages. "Les enquêteurs disposent désormais d'éléments pouvant permettre l'identification de l'auteur et notamment un ADN", a précisé Thierry Phelippeau.
Jusqu'ici, "le rapprochement de cet ADN avec le Fichier national automatisé des empreintes génétiques s'est avéré négatif", indique-t-il. D'où les prélèvements salivaires qui vont concerner "tout résident permanent ou occasionnel de Larmor-Baden" et qui "seront détruits après comparaison", a précisé le procureur.
Voici son interview donnée mercredi après-midi :
Trois semaines de prélèvement. L'opération pour recueillir l'ADN de tous les hommes du village de 800 habitants va durer "deux à trois semaines" mais aucun prélèvement ne sera effectué sous la contrainte. Cependant, en cas de refus à se soumettre au prélèvement salivaire, "la personne intéressera les enquêteurs", a précisé Thierry Phelippeau.
Jean-Pierre a fait partie des premiers à se soumettre au prélèvement. A 69 ans, et avec deux prothèses, il n'est sûrement pas le pyromane, poursuivi par des témoins lors de l'un des incendie, mais il participe de bonne grâce. "Le gars qui sera réticent n'en sera que plus soupçonné. Vous imaginez s'il met le feu à la maison à côté de chez moi et que le feu prend pendant que je dors. On peut y rester", s'inquiète-t-il.
Eviter des récidives. Le procureur de la République de Vannes a pris cette mesure exceptionnelle pour empêcher toute récidive. "On sent une montée en puissance dans le choix des cibles", a expliqué Thierry Phelippeau, "on peut craindre des risques pour les vies humaines si les incendies étaient réitérés".
Même son de cloche du côté du maire de Larmor-Baden. "Si la personne qui commet tous ces actes récidive et que nous avons un décès, ça serait difficile à vivre. Si vous avez des éléments, comme de l'ADN, et que vous ne poussez pas plus loin le bouchon, on s'en voudrait toujours de ne pas avoir agi", justifie Denis Bertholom sur Europe 1.
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La sécurité dans la ville accrue. Trois résidences secondaires, inoccupées au moment des faits, ont brûlé le 17 décembre 2011. Le 14 janvier, c'est un logement de fonction attenant à La Poste qui a été détruit, puis deux jours plus tard, une quatrième résidence secondaire. Huit mois plus tard, un garage inoccupé est parti à son tour en fumée, suivi, le 14 octobre, par un bar-brasserie, La Voile blanche. Le 2 décembre c'était le presbytère, propriété de la commune et mis en vente aux enchères sur internet, qui partait en fumée.
Depuis ces incendies à répétition, la gendarmerie a mis en place une surveillance accrue de la commune, avec des patrouilles jour et nuit, et un groupe spécifique d'enquêteurs a été chargé du dossier.