L'info. Les deux journalistes français arrêtés il y a un mois en Indonésie lors d'un reportage sur des rebelles séparatistes en Papouasie risquent un procès. Selon la législation indonésienne, ils encourent une peine de prison pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison.
Arrêtés dans le cadre d'un reportage en Papouasie. Thomas Dandois et Valentine Bourrat avaient été interpellés le 6 août pour infraction à la législation sur l'immigration, lors d'un reportage qu'ils réalisaient pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte. Ils étaient entrés en Indonésie avec un visa de tourisme, alors qu'ils auraient dû être en possession d'un visa de journaliste et d'une autorisation des autorités pour pouvoir exercer leurs activités en Papouasie. Une région sensible, où de nombreux militaires sont déployés pour lutter contre des mouvements séparatistes.
Les deux Français en centre de rétention en Papouasie. "Il y a une forte probabilité que les deux (journalistes) vont comparaître devant un tribunal" pour avoir "abusé" de leur visa, a indiqué l'avocat des Français, Aristo Pangaribuan. "Les preuves sont assez solides pour les renvoyer devant un tribunal", a indiqué de son côté le chef des services de l'immigration à Jayapura, capitale de la Papouasie, où les deux Français se trouvent dans un centre de rétention.
"Nous espérons transmettre le dossier au parquet dans deux semaines", a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : "s'il y a un procès, il se déroulera devant le tribunal pénal à Jayapura. Les juges devront décider soit de les condamner ou les expulser".
La rétention des deux Français a "déjà été prolongée de 40 jours", après une première période de 20 jours. L'ambassade de France est en contact permanent avec les autorités indonésiennes, et les deux journalistes ont reçu plusieurs visites consulaires.
La Papouasie sous tension. Thomas Dandois avait été interpellé dans un hôtel de la ville de Wamena (est) en compagnie de trois membres du Mouvement de la Papouasie libre (OPM), et Valentine Bourrat avait été appréhendée peu de temps après. Les rebelles rencontrés par les journalistes venaient des montagnes du centre de la Papouasie, dans le district de Lanny Jaya, où cinq séparatistes ont été abattus le 1er août dans un échange de coups de feu avec des militaires. Deux policiers avaient été tués quelques jours plus tôt dans une embuscade attribuée à l'OPM.