C'est une angoisse indescriptible auxquels sont confrontés des dizaines de parents d'écoliers en Isère. Un directeur d'une école située à Villefontaine, près de Vienne, a été mis en examen pour des viols sur des élèves de sa classe de CP, mercredi à l'issue de sa garde à vue. L'homme, qui est soupçonné d'avoir imposé des fellations "par surprise" à plusieurs élèves, a reconnu les faits. Neuf plaintes ont été déposées à son encontre mais depuis jeudi, 14 parents d'élèves supplémentaires se sont manifestés auprès des enquêteurs. Dans la région, on redoute aujourd'hui que cet homme de 45 ans, déjà condamné en 2008 dans une affaire de pédopornographie, ait sévi dans les autres écoles où il a été en poste ces dernières années.
Une classe de 28 élèves, 28 victimes potentielles. Pour l'essentiel, ces enfants dont les parents vont porter plainte sont issus de la classe de CP de l'école du Mas de la Raz, ou enseignait Romain Farina depuis la dernière rentrée. Potentiellement, les 28 élèves de cette classe pourraient être concernés par les agissements de l'instituteur. Mais l'enseignant a dirigé d'autres écoles à Villefontaine, en 2012 et 2013. Le soupçon est en fait présent partout, dans toutes les écoles dans lesquelles l'homme a travaillé ces dernières années.
L'angoisse pour les parents d'un autre village. En 2011, Romain Farina était directeur d'une autre école en Isère, à Saint-Clair-de-la-Tour. Et les parents d'élèves qui y étaient scolarisés sont aujourd'hui très inquiets : leurs enfants sont en classe verte depuis la révélation des faits reprochés au directeur. Ils n'ont pas pu leur poser de questions sur le comportement de cet enseignant à l'époque.
"On a peur de la réponse" de l'enfant. Une attente insupportable, confie Angelina, l'une de ces mamans. "On ne sait ce qui s'est passé ou non. On attend juste d'avoir nos enfants, qui rentrent samedi", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "A l'époque, on avait déménagé en cours d'année. Donc il avait pris notre fille sous son aile pour l'aider à s'intégrer dans la classe. On se pose des questions et on a peur de la réponse", déplore-t-elle.
Ingrid, l'une des institutrices du village qui étaient déjà en poste à l'époque, est aussi bouleversée que les parents. Elle est aujourd'hui incapable de parler de son collègue de l'époque. "Je suis trop retournée", affirme-t-elle. "C'est un homme que j'ai côtoyé tous les jours il y a un an, et je n'ai rien vu".
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