"Ils ont pleinement conscience de leur lâcheté" et sont aujourd’hui pétris de "remords et de regrets". Les avocats de deux Français soupçonnés d'un accident de la route mortel en Israël, ont tenté d’apaiser les tensions. Lors d’une conférence de presse jeudi, les avocats de Claude Khayat, 32 ans, et Eric Robic, 38 ans, ont assuré que leurs clients, pointés du doigt par la famille de la victime, souhaitaient répondre de leur responsabilités en France.
Ils fuient deux heures après l’accident
Le drame remonte au 16 septembre, à Tel Aviv, en Israël. Une Israélienne de 25 ans, Lee Zeitouni, est renversée par deux hommes qui viennent de griller un feu en rentrant de boîte de nuit à bord d’un 4X4. Sans prendre la peine de lui porter secours ou d'appeler les pompiers, ils fuient, laissant la jeune femme en train d’agoniser sur le bord de la route. Cette dernière a succombé à ses blessures quelques heures plus tard.
Les deux hommes, quant à eux, ont regagné la France dans les heures qui ont suivi l’accident. Ce départ précipité, qualifié par Me Françoise Cotta de "réaction parfaitement humaine", était motivé par le souhait de ces deux pères de famille d'être "auprès des leurs" pour assumer leurs responsabilités. Mais les deux hommes étaient également au courant de leurs droits : la France n'extrade pas ses ressortissants, même s'ils sont suspectés à l'étranger.
Vives émotions en Israël
Pour autant, iles deux Français ne sont pas tirés d’affaire. Dès le lendemain de leur retour, ils ont en effet contacté leurs avocats qui assurent avoir aussitôt écrit au parquet de Créteil. Car "les faits sont établis", a assuré Me Joseph Cohen-Sabban
"Ils (les deux conducteurs, ndlr) se permettent de dire aussi que c’est un homicide involontaire. Qu’ils n’ont pas choisi de donner la mort. Cela est parfois un peu oublié. Quand on voit des banderoles avec ‘rendez nous les assassins’, nous disons que l’émotion c’est une chose mais qu’il faut garder raison. C’est un accident involontaire de la circulation qui a causé la mort d’une jeune femme dans des conditions tragiques et qui laisse une famille effondrée de douleur", commente Me Cotta au micro d’Europe 1.
Le dossier transféré en France ?
Face à la pression populaire venue d’Israël, les avocats français des suspects demandent donc que le procès se déroule en France. Mais pour qu'un tel procès soit possible, il faudrait que les autorités israéliennes procèdent à "une dénonciation officielle aux fins de poursuite" signifiant qu'elles se dessaisissent au profit de la France. C'est le souhait qu'ont exprimé jeudi les avocats des deux hommes. Ils assurent que leurs clients se tiennent à la disposition de la justice française. En revanche, ils refusent "de la manière la plus absolue" d'être jugés en Israël où l’affaire a suscité de vives réactions.
"Nous demandons à ce que l’autorité israélienne cesse de considérer que la France n’est pas capable de rendre justice. Qu’ils dénoncent les faits et qu’enfin le dossier puisse avancer", commente Me Cotta au micro d’Europe 1.
Le soutien de Carla Bruni
Selon leurs avocats, les deux hommes encourent en France la même peine qu'en Israël pour ces faits : c’est-à-dire dix ans de prison.
De son côté, l'entourage de la victime se bat pour un procès en Israël. Le fiancé de la victime, Roi Peled a assuré jeudi que les proches de la jeune femme "ne cesseront pas (leur) action" tant qu'ils n'auront pas obtenu gain de cause.
L'épouse du président français, Carla Bruni-Sarkozy avait écrit en début de cette semaine à la famille de la victime pour assurer que la France faisait le "maximum" pour que justice soit faite.