Le tueur n'a pas hésité à tirer sous les yeux d'une cliente du commerçant, dans une rue piétonne très fréquentée du centre d'Ajaccio. Abattu mercredi soir, Jacques Nacer est la 17ème victime d'assassinat sur l'île depuis le début de l'année. Président de la Chambre de commerce et d'industrie de Corse du sud, il était l'une des figures de l'île de Beauté.
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Président de la CCI, un poste important et convoité
Jacques Nacer, 59 ans, tenait une petite boutique de prêt-à-porter pour hommes dans la rue Fesch, l'une des artères les plus commerçantes d'Ajaccio. Il avait été élu en 2007 à la présidence de la Chambre de commerce du département. Un poste important et convoité.
A Ajaccio, le président de la Chambre de commerce et d'industrie est bien plus qu'un notable local et un simple commerçant. Il a un pouvoir et une influence considérables, notamment sur l'attribution de marchés publics importants, comme la sécurité des ports et des aéroports de Corse du sud. Depuis plus de 15 ans, ce sont des proches d'Alain Orsoni qui sont aux manettes de la CCI et donc aussi ses proches qui ont obtenu les principaux marchés.
L'ombre d'Alain Orsoni
Son prédécesseur à la présidence de la CCI, Raymond Ceccaldi, avait été mis en examen il y a quelques années pour des attributions de marchés publics douteuses. Il a été condamné depuis dans le procès des marchés publics truqués accordés à la SMS (Société méditerranéenne de sécurité).
Le patron de cette dernière, Antoine Nivaggioni, est mort assassiné par balles en 2010. Il était lui-même un proche d'Alain Orsoni, figure du nationalisme local et président de l'AC Ajaccio - dont Jacques Nacer était d'ailleurs secrétaire général. Antoine Sollacaro, l'avocat corse assassiné le mois dernier, avait lui aussi été impliqué dans l'affaire SMS - il était le conseil de certains des protagonistes.