Ziad Takieddine, 59 ans, est un homme d'affaires d'origine libanaise. Un personnage clé dans l’affaire de l’attentat de Karachi puisqu’il est accusé d’avoir été l’intermédiaire par qui sont passées les rétrocommissions présumées lors de la vente en 1994 de sous-marins militaires au Pakistan. Ziad Takieddine s’en défend et avance des preuves.
Principal élément pour sa défense : un courrier établi par Hans-Ulrich Ming, avocat suisse et mandataire de la société Mercor Finance Inc., qu’Europe 1 s’est procuré. Ce document démontrerait que Ziad Takieddine n’a joué aucun rôle dans l’affaire de Karachi.
Takieddine derrière la société Mercor ?
Mercor Finance Inc., société basée au Panama, est présentée depuis quelques semaines comme la société off-shore par laquelle auraient transité les rétrocommissions. Et dont Ziad Takieddine aurait été un des responsables.
Or Hans-Ulrich Ming, le mandataire de la société Mercor Finance Inc., dément formellement que Ziad Takieddine ait été au nombre des actionnaires de cette société.
Ce sont les avocats français de Ziad Takieddine qui ont sollicité leur confrère Hans-Ulrich Ming, via une lettre officielle adressée au bâtonnier de Genève et dont Europe 1 a obtenu une copie.
Encore des zones d'ombre
La réponse d’Hans-Ulrich Ming reste pourtant en contradiction avec les conclusions de la Mission d’information parlementaire sur l’attentat de Karachi. Face aux députés et sénateurs, Renaud Donnedieu de Vabres, qui était à l’époque le chargé de mission du ministre de la Défense, François Léotard, a assuré pour sa part que Ziad Takieddine était bien présent dans le dossier des commissions liées aux sous-marins fabriqués par la Direction des constructions navales.
Une implication confirmée par ailleurs par l’existence d’un projet de contrat, révélé par NouvelObs.com et dont Europe 1 propose une copie. Ce document lie la Direction des constructions navales et la société Mercor. Le nom de Ziad Takieddine y apparaît bien, aux côtés de celui d’un second intermédiaire. Pour les avocats de l’homme d’affaires libanais, il ne s’agirait que d’un faux.