L'info. La famille de Gérald Babin, le candidat de Koh Lanta décédé il y a dix jours d'une crise cardiaque au premier jour du tournage de la seizième saison de Koh Lanta, va se constituer partie civile dès mardi, a annoncé son avocat, Me Jérémie Assous, lundi sur Europe 1. Une annonce qui intervient après le suicide du médecin de l'émission lundi, un nouveau drame dans cette affaire. L'avocat réclame par ailleurs l'ouverture d'une information judiciaire pour faire tout la lumière sur les circonstances de ce drame.
Une enquête préliminaire en cours. Pour le moment, le parquet de Créteil a ouvert une enquête préliminaire pour "homicide involontaire", afin de rechercher les causes de la mort de Gérald Babin. Une procédure classique en France, qui ne préjuge en rien d'une éventuelle mise en cause. Elle a été confiée à l'Office central de recherche des violences faites aux personnes de la direction centrale de la police judiciaire. Le Cambodge a de son côté classé le dossier.
Que disent les rushs ? Mais l'avocat de la famille de Gérald Babin veut aller plus loin. "Il est indispensable qu'une instruction soit ouverte, pour que la police pour procéder à des auditions, des perquisitions, la saisie d'un grand nombre de documents", a-t-il réclamé sur Europe 1, lundi soir. Me Assous demande à ce que la production "communique l'ensemble des éléments dont elle dispose, notamment les rushs, les enregistrements des caméras lors de l'accident de Gérald Babin".
"D'après les témoignages que certains de vos confrères ont diffusés, il apparaîtrait qu'ordre a été donné au médecin par la production de ne pas intervenir immédiatement afin de ne pas interrompre la scène qui était en train d'être tournée, puis qu'on a refusé que le médecin bénéficie de l'hélicoptère pour évacuer immédiatement et dans les meilleurs délais Gérald Babin à l'hôpital", a poursuivi Me Assous. Ces récits ont été démentis par la production de l'émission qui a même porté plainte contre X en diffamation vendredi dernier. "Pour mettre fin à toute polémique, il suffit à la société de production de communiquer ces enregistrements et on verra bien si ces témoignages sont exacts ou pas", estime l'avocat.
"D'autres médias affirment par ailleurs que le script, le texte qui retranscrit l'intégralité des échanges, même les échanges radio, aurait été détruit. C'est d'autant plus suspect qu'un très grand nombre d'éléments conduit à penser que la société de production fait tout pour que la vérité ne se manifeste pas", poursuit Me Assous.
Le site Arrêt sur images, qui a, le premier, publié le témoignage d'un membre de l'équipe mettant en cause la production, a lui aussi demandé lundi à ALP de rendre plusieurs documents publics : "le script du tournage de l'émission, qui en relate les péripéties, minute par minute; et les rushes de ce même tournage, qui devraient pouvoir apporter un éclairage sur le déroulé des événements".
ALP a transmis "tous les éléments". "Tous les éléments ont été remis aux enquêteurs. Nous réaffirmons que toutes les mesures de sécurité ont été prises", a assuré une porte-parole de la société de production dans la soirée. Elle a insisté sur "la nécessité de publier la lettre" du médecin et directement relié son suicide aux "accusations des médias". "Cet événement tragique doit inciter ceux qui accusent et commentent sans discernement à faire preuve de responsabilité", avait commenté ALP un peu plus tôt dans l'après-midi.
>> Mise à jour mardi, à 12h30 : les vidéos du tournage de l'émission vont être déposées mardi après-midi au service de police chargé de l'enquête