C’est un stratagème risqué et particulièrement pervers. Jacky, jugé depuis lundi pour avoir tenté d’empoisonner son ex-épouse entre août 2004 et octobre 2005, choisissait un bidon dans le local de produits toxiques de l’exploitation viticole familiale de Fontenay-près-Chablis dans l’Yonne. L’homme de 52 ans prenait une grosse bouteille avec une tête de mort et sur laquelle figurait le mot arsenic.
"J’ai versé un peu de ce produit incolore et visqueux dans un bouchon que j’ai conservé à la cave", raconte le mari. "Ensuite, j’en déposais une goutte à l’aide d’un tournevis dans son assiette quand elle avait le dos tourné", poursuit-il devant la Cour d’assises de l’Yonne.
Le résultat est fulgurant. Une heure après le repas, Josyane se tordait de douleurs mais Jacky a continué pendant un an.
"J'étais déprimé mais je l'aimais"
"Parfois si elle allait trop mal, j’arrêtais un peu", dit l’accusé."J’ai même eu peur de la faire mourir mais je recommençais". A la question "pourquoi ?", l’homme qui comparaît libre aujourd’hui ne sait que répondre.
"Je ne sais pas", murmure Jacky qui encourt 30 ans de réclusion criminelle. "C’était son attitude envers moi, son manque de reconnaissance. J’étais déprimé mais je l’aimais. Je n’ai jamais voulu faire ma vie avec ma maîtresse ".
Le verdict est attendu mardi en fin de journée.