Qu’est-il arrivé à Stijn Saelens ? Le jeune propriétaire d'un château de la région de Bruges, dans le nord-ouest de la Belgique, a disparu depuis jeudi dernier. Seul indice matériel : une trace de sang retrouvé dans la propriété à Wingene. La police, qui soupçonne un drame familial, a dû relâcher faute de preuve les premiers suspects interpellés.
Une douille retrouvée dans la propriété
Jeudi dernier, Elisabeth Gyselbrecht, l’épouse de Stijn Saelens rentre de son cabinet médical à la mi-journée. Elle découvre alors une flaque de sang s'étendant du perron du château jusqu'à une allée en gravier, où la trace s'interrompt brusquement comme si celui qui avait perdu son sang avait été embarqué dans une voiture. L'hypothèse d'un meurtre a été renforcée par la découverte d'une douille de calibre de 9 mm près du hall d'entrée du château.
Des analyses ADN ont démontré que le sang découvert était bien celui du propriétaire de la somptueuse demeure, père de quatre enfants. Mais les fouilles effectuées par la police dans le parc et les étangs du château et dans un bois de la région n'ont pas permis de découvrir de corps.
La famille devait partir vivre en Australie
Selon la presse belge, la famille traversait des moments difficiles. Stijn Saelens avait l'intention d'emmener sa famille vivre en Australie au sein d'une communauté d'origine russe et à tendance sectaire, Ringing Cedars, pour y créer une ferme bio. Un projet de déménagement qui ne plaisait ni à Elisabeth Gyselbrecht, ni à son père André, qui craignait une dérive sectaire et de ne plus voir ses petits-enfants. Mardi, le père et le frère d'Elisabeth Gyselbrecht ont été interpellés mais, possédant des alibis sans faille, ils ont été remis en liberté après 48 heures.
Quatre hommes d'origine tchétchène interpellés
L'affaire, qualifiée de "la plus mystérieuse" qu'il ait eu à traiter par le procureur de Bruges Jean-Marie Berkvens, a été relancée vendredi lorsque cinq suspects ont été arrêtés en Wallonie. Il s'agit de quatre hommes d'origine tchétchène et de Pierre S., habitant une localité située à 15 kilomètres de Wingene, connu de la justice pour des trafics d'hormones et de cocaïne. Selon le journal Le Soir, cet homme de 62 ans est également une connaissance du beau-père du disparu.
La police avait été mise sur la piste de ces hommes car deux des Tchétchènes avaient, par hasard, été contrôlés il y a quelques semaines à proximité de Wingene. Ils étaient alors en possession d'un plan du château et d'un papier mentionnant le nom de Pierre S., selon le journal Le Soir. Les cinq hommes ont toutefois été remis en liberté samedi, "faute de preuve", a indiqué le parquet de Bruges.
La piste d’une disparition camouflée jugée "peu probable"
Selon la justice, l'hypothèse d'une disparition volontaire de Stijn Saelens camouflée en meurtre est "peu probable" en raison de la grande quantité de son sang retrouvée près du château. Sa fréquentation de la secte australienne, dont les membres auraient pu tenter d'extorquer de l'argent au châtelain flamand, est également une piste examinée par les enquêteurs, selon la presse belge. Reste que, si les pistes sont nombreuses dans cette affaire, le mystère de la disparition de Stijn Saelens, lui, reste entier.