L'info. Depuis son arrestation il y a deux ans, Emmanuel Toschi avait été surnommé "l'armurier du grand banditisme". Cet ancien instituteur reconverti a été condamné mercredi à six ans d'emprisonnement et 20.000 euros d'amende pour trafic d'armes. Le tribunal correctionnel de Paris lui a également définitivement interdit d'exercer la profession d'armurier, mais aussi de détenir des armes pendant cinq ans.
La procureur avait requis neuf ans de prison assortis d'une peine de sûreté des deux tiers à son encontre, estimant que l'ancien enseignant avait agi par "appât du gain" et non "par passion des armes", comme il l'a prétendu. L'armurier procédait à la "remilitarisation", c'est-à-dire la remise en état de marche, d'armes de guerre neutralisées qu'il revendait à des grossistes liés au grand banditisme et au nationalisme corse.
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Des dizaines de fusils, des explosifs et des milliers de cartouches. "Ce dossier, c'est un peu Max et les ferrailleurs", avait expliqué Me Philippe Mullot, avocat de Toschi, selon qui le stock d'armes reproché à son client ne serait qu'un vieux matériel de collectionneur amassé durant des années. Mais en septembre 2012, à la suite d'un renseignement anonyme, des policiers de l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) avaient découvert un arsenal, dans le box loué par Emmanuel Toschi à Danjoutin, près de Belfort. Une trentaine de fusils d'assaut et de fusils mitrailleurs, une vingtaine d'armes de poing, 30 kg d'explosifs, 53.000 cartouches et plus de 500 kg de munitions diverses y étaient impeccablement rangés.
"Prendre un nouveau départ". L'avocat avait réclamé la relaxe de son client, en affirmant que les textes visés par la prévention ne concernaient que les particuliers et pas les armuriers. Un argument rejeté par le tribunal. En fin d'audience, Emmanuel Toschi avait expliqué à la cour qu'il souhaitait "prendre un nouveau départ et tourner le dos à l'armurerie". "J'en suis vacciné", avait-il lancé.