Philippe Legorjus, ancien commandant du GIGN, a estimé lundi sur Europe 1 qu'il y avait en France aujourd'hui "une inadaptation de la politique sécuritaire à la menace" terroriste. Pour l'ancien officier, pour qui la France n'est pas une "base arrière" pour les djihadistes mais "une base tout court", il faut "un cadre juridique plus strict et surtout qui soit appliqué".
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"Ne pas avoir une gestion comptable de la sécurité". "On a des lois en France qui ne sont pas si mauvaises que cela, le problème, c’est la volonté politique de les appliquer et la capacité de ne pas avoir une gestion comptable de la sécurité", a-t-il plaidé, jugeant "dérisoire" l'annonce par Manuel Valls de la création de 500 postes supplémentaires pour le renseignement.
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Philippe Legorjus a aussi assuré qu'il fallait "montrer un signe fort à la jeunesse", la "ré-attacher à la Nation". "Ceux qui ont abandonné l’idée de service national doivent mesurer aujourd'hui l’erreur que cela a pu entraîner", a-t-il dénoncé, tout en précisant qu'il évoquait "un service national qui peut être civique" : "il y a tout un tas de formes civiques qui permettraient à une jeunesse entre 17 et 20 ans, de manière obligatoire et non dérogatoire, de se refonder sur les valeurs républicaines".
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"Éradiquer l'insécurité générale". L'ex-officier a également appelé à "désarmer", et ce "pas simplement [dans] les banlieues", car "éradiquer l'insécurité générale, y compris liée au trafic de stupéfiants, c'est aussi quelque part s’attaquer à la logistique des djihadistes".
Sur la question de la radicalisation en prison, Philippe Legorjus a encore affirmé qu'"on ne devrait pas avoir aujourd'hui de contacts entre des islamistes fondamentalistes reconnus et le reste de la population carcérale", en appelant à "rentrer en créativité de combat sur tous les terrains", "dans un cadre juridique extrêmement rigoureux".
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