C'était un braquage presque parfait, quelques années avant l'affaire Tony Musulin. François Chamorro, qui a passé dix ans au soleil de la République Dominicaine, après avoir emporté son butin d'1 million d'euros comparaissait jeudi et vendredi devant les assises du Val de Marne. L'ex-convoyeur se croyait totalement à l'abri lorsqu'il s'est présenté au consulat de France pour demander un passeport. Et ce fût son erreur fatale. Chamorro a raconté cette cavale à l'audience jeudi.
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D'abord l'errance… C'est une cavale rocambolesque que François Chamorro a détaillé, plutôt fier de lui. Il explique avoir d'abord erré dans Paris et dormi sur un banc. Puis l'homme a visité une exposition militaire aux Invalides. Ensuite, comme il ne savait pas où aller, il s'est payé deux tours de bateau-mouche pour réfléchir. Puis il a décidé d'enterrer son butin dans un bois. L'homme s'offre du matériel de camouflage et a ensuite vécu dans des caches, sous terre, pendant deux mois. Il circulait en taxi le week-end pour faire des pauses dans des hôtels et visiter les châteaux de la Loire.
…puis la fuite. La suite devient plus floue. François Chamorro se rend dans le sud de la France, où il va acheter des faux papiers. Il quitte alors la France pour le Canada. Mais il a froid. Alors quand on lui propose "un package", selon ses termes, pour passer en République dominicaine et y acheter un terrain, il fonce. Mais au fil des années, l'argent vient à manquer : une cavale coûte cher. On a finalement l'impression qu'il arrive à l'issue de son parcours. Il se fait même financer des semaines à l'hôtel République dominicaine par sa mère, trop heureuse de le retrouver après sept ans sans nouvelles.
François Chamorro n'exprime pas tellement de remords. Il explique avoir juste l'impression d'avoir plus perdu que gagné dans cette histoire. Vendredi, le parquet de Créteil a requis une peine de dix ans minimum de prison à l'encontre de l'ancien convoyeur.