L'info. Une semaine après sa sortie de l'hôpital, le jeune Rom lynché en juin dans une cité de Pierrefitte en Seine-Saint-Denis a retrouvé un toit, une chambre d'hôtel proposée par la préfecture. Depuis sa sortie le 18 août, Gheorghe, un temps désigné sous le nom de Darius, était à la rue. Sa famille demandait à ce qu'un groupe de plus d'une vingtaine de personnes soit hébergé en même temps que lui, pour ne pas briser le noyau familial. Jusqu'à présent, la préfecture considérait cela comme impossible, au vu du manque de places d'hébergement d'urgence en région parisienne.
Mais le jeune homme a finalement accepté d'être logé samedi, avec cinq membres de sa famille, dans deux chambres d'hôtel "prises en charge par l'État", a déclaré le préfet délégué à l'égalité des chances de Seine-Saint-Denis, Didier Leschi. Ces deux chambres "étaient réservées et maintenues libres" par la préfecture depuis la sortie de Gheorghe de l'hôpital, a-t-il souligné.
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Lynché et abandonné. "Ce n'était pas tenable avec les soins de rester dans la rue" et Gheorghe a accepté la proposition même si elle ne lui permet pas de rester avec l'ensemble des membres de sa famille, a expliqué son avocate. Gheorghe avait été agressé et enlevé le 13 juin dernier par un groupe de 8 à 12 jeunes d'une cité de Pierrefitte, au nord de Paris, qui le soupçonnaient d'avoir cambriolé un appartement. Il avait été retrouvé en fin de soirée, inconscient, dans un chariot de supermarché abandonné.
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Des séquelles neurologiques. Cet "acte de barbarie", vivement condamné par les autorités politiques et des associations, avait pour mobile "la vengeance privée", avait souligné le parquet. Plongé dans le coma, la jeune victime s'est peu à peu rétablie et est désormais suivie en hôpital de jour. Il souffre de calcifications aux genoux et de séquelles neurologiques, selon son avocate.
Une enquête difficile. Début juillet, une enquête judiciaire pour "tentative d'homicide" et "enlèvement et séquestration" a été ouverte, mais aucune interpellation n'a pour l'instant eu lieu.
L'enquête est difficile, et les policiers restent "dans le flou du point de vue de l'ensemble des faits qui se sont déroulés", selon une source proche du dossier, les enquêteurs butant notamment sur des déclarations vagues ou contradictoires des différentes parties.