Pourquoi Hans Peterson a-t-il torturé puis assassiné son dermatologue le 24 octobre 2006 à Chicago ? La cour d'assises des Basse-Terre, en Guadeloupe, se penche à partir de lundi sur le cas de ce Franco-Américain de 33 ans. L'accusé, qui encourt la prison à vie pour ce meurtre, a fui après les faits dans les Antilles françaises, profitant d'avoir une mère française pour éviter la justice de l'Illinois, où cet acte aurait pu lui valoir la peine de mort (elle est abolie depuis 2011 dans cet Etat).
70 blessures à l'arme blanche
Le 24 octobre 2006, le dermatologue, David Cornbleet, est retrouvé mort à son domicile. Son corps porte 70 blessures à l'arme blanche, ses poignets et chevilles sont coupés et son cou tranché. Sa fille, Jocelyne, le découvrira dans une mare de sang quelques heures plus tard dans son cabinet. Grâce aux images de vidéosurveillance de l'immeuble, les enquêteurs identifient un homme blanc, de taille moyenne qui serait rentré dans le cabinet du dermatologue.
Dans l'espoir de le retrouver, la famille crée un profil Myspace et offre une récompense de 25.000 dollars à toute personne qui pourrait le reconnaître. En juin 2007, des internautes contactent la police.
Le tueur fuit aux Antilles
Un mandat d'arrêt est lancé contre Hans Peterson. Des traces d'ADN relevées dans son appartement l'incriminent. Mais le franco-américain a déjà pris la fuite. Destination : l'île de Saint-Martin, au Nord, dans les Antilles françaises (le Sud appartient aux Pays-Bas). Grâce à sa mère de nationalité française, il n'est pas sous le coup d'une extradition et peut donc être jugé sur le territoire français. En août 2007, il se livre aux gendarmes de Saint-Martin et reconnaît les faits.
Selon les premiers éléments de l'enquête, il serait passé à l'acte après que son médecin lui aurait prescrit un médicament, le Roaccutane. Selon l'accusé, cet anti-acné l'aurait rendu impuissant. Mais les motivations de cette vengeance restent encore sombres.
Le procès qui s'ouvre lundi risque de tourner à la bataille d'experts. Son avocat, Me Danchet-Gordien estime que le dermatologue peut être rendu coupable de "négligence médicale" à cause des antécédents psychiatriques de son client. Le verdict sera rendu en fin de semaine.