Mais qui se cache derrière les incendies de Larmor-Baden ? Depuis un an, ce village morbihannais d’un peu plus de 800 habitants a connu huit incendies dans des bâtiments vides. Une situation qui sème le trouble alors que l'enquête s'oriente vers une piste criminelle. Dans la nuit de samedi à dimanche, le dernier incendie en date a détruit le presbytère du village.
Ce presbytère, propriété de la commune, avait été mis en vente aux enchères sur Internet. "Nous avions des candidats très sérieux et intéressés", a regretté Denis Bertholom, maire de Larmor-Baden.
Dimanche, après l'incendie du presbytère, la population se trouvait partagée entre consternation, crainte et révolte. "On se demande qui va être le prochain parce que l'on ne sait pas ce qu'il cible en fin de compte", explique au micro d'Europe 1 Odile la propriétaire du bar Le plein sud. "Tout le monde a peur, tout le monde est dans la crainte. On n'est pas à l'abri du fou. C'est peut-être quelqu'un qui nous observe tous les jours", poursuit-elle.
8 incendies, des points communs
Du côté de l’enquête, les gendarmes ne cachent pas leurs difficultés. "Nous nous trouvons face à un pyromane qui maîtrise parfaitement les lieux. Les bâtiments visés à chaque incendie sont toujours inoccupés", a expliqué le capitaine de gendarmerie Xavier Demeocq.
Aucune information judiciaire n'a été ouverte pour l'instant mais "manifestement, un rapprochement peut être fait entre tous les incendies", selon Thierry Phelippeau, procureur de la République de Vannes. Reste que ce dernier ne souhaite pour l'heure "communiquer aucun élément lié à cette enquête", évoquant "une enquête complexe qui ne permet pas de rendre certains éléments publics." Peut-être le fait que tous ces incendies ont eu lieu à chaque fois pendant le week-end.
"Il faut que cela s’arrête"
Avant l’incendie du week-end dernier, trois résidences secondaires, inoccupées au moment des faits, avaient brûlé le 17 décembre 2011. Le 14 janvier, c'est un logement de fonction attenant à La Poste qui avait été détruit, puis deux jours plus tard, une quatrième résidence secondaire. Huit mois plus tard, un garage inoccupé est parti à son tour en fumée, suivi, le 14 octobre, par un bar-brasserie, La Voile blanche.
Les gendarmes multiplient les contrôles. Sans résultat. Du coup, la tentation de patrouilles autogérées a fait son chemin chez les habitants. "On va être obligé de faire des rondes, ce n'est pas possible. On va mettre trois ou quatre personnes par rue. Il va falloir le trouver sur le fait", estime, au micro d'Europe 1, une Larmorienne pour qui le pyromane présumé est quelqu'un de "rusé et prudent" mais qui doit être "un peu dérangé quand même".
Le maire redoute des dérapages
De son côté, le maire redoute des dérapages, comme il l'a confié au micro d'Europe 1. "En aucun cas je ne souhaite que des gens surveillent les rues et commencent à jouer aux gendarmes. On a suffisamment d'exemples de gens qui se font lynchés parce que désignés comme coupables potentiels et que la vindicte populaire est allée jusqu'au bout. Il ne faut pas que cela en arrive là".
Inquiet, l'édile exprime aussi "un sentiment de colère et de révolte". Il se dit, à l'image de ses administrés, "abattu". "Il est temps que l'on mette un nom sur cet incendiaire. Il faut que cela s'arrête", affirme-t-il.