Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'avoir voulu attaquer au moins une église du Val-de-Marne, n'était pas un loup solitaire. Dans cette affaire, deux complices présumés de l'étudiant algérien sont en effet entendus depuis ce week-end. Un autre, soupçonné d'avoir apporté une aide logistique au jeune homme, a été remis en liberté mardi. Les enquêteurs sont sur la piste d'un autre suspect qui aurait pu lui aussi passer à l'acte. Et, selon le Canard Enchaîné, la police enquête, parallèlement sur de possibles connections entre Sid Ahmed Ghlam et les frères Kouachi, les auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo.
Le profil du "donneur d'ordre se précise". Concernant l'homme suspecté d'avoir incité l'étudiant à passer à l'acte, c'est l'exploitation de l'ordinateur de Sid Ahmed Ghlam, retrouvé dans son appartement, qui a mis les enquêteurs sur la piste d'un "donneur d'ordre". Au milieu des conversations Internet, avec ce suspect basé en Syrie, les enquêteurs lisent une phrase sibylline, mais lourde d'implication. Sid Ahmed Ghlam reçoit en effet l'ordre de passer à l'acte, même seul, même si "il" ne le rejoint pas.
D'où cette question qui taraude l'antiterrorisme : qui est ce "il" ? C'est ce que cherchent à savoir les policiers. Car il s'agirait bien d'un complice pour commettre les attentats. Un suspect qui ne serait donc pas l'un des trois hommes interpellés le week-end dernier et dont deux sont toujours en garde à vue.
Un voisin de Saïd Kouachi. Les policiers étudient la piste de possibles liens entre l'étudiant soupçonné d'avoir tué Aurélie Châtelain et les auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier, révèle le Canard Enchaîné. Plusieurs éléments ont en effet attiré l'attention des enquêteurs. D'abord, comme Saïd Kouachi, Sid Ahmed Ghlam a vécu à Reims, quelques mois. Le Canard Enchaîné croit savoir qu'ils habitaient dans le même quartier, à quelques dizaines de mètres. Cette proximité géographique entre les deux hommes ne constitue pas une preuve, mais elle nourrit les interrogations et presque les fantasmes.
Des connaissances dans la filière des Buttes-Chaumont. D'autant que, toujours selon le Canard Enchaîné, Sid Ahmed Ghlam, connu des services de renseignement depuis le printemps 2014 pour s'être radicalisé, était en "liens étroits" avec des membres de la filière des Buttes-Chaumont. Une information à prendre toutefois avec prudence : l'affaire de la filière des Buttes-Chaumont remonte en 2005 et Sid Ahmed Ghlam n'avait à l'époque que 14 ans et il vivait en Algérie.
A-t-il, depuis, rencontré des anciens de ce groupe du 19e arrondissement ? Les enquêteurs restent prudents, car, disent-ils, le monde des candidats français au djihad est encore suffisamment petit pour que, par l'intermédiaire de seulement deux personnes, tout le monde connaisse tout le monde.
>> LIRE AUSSI - Qui est Aurélie, retrouvée morte dans sa voiture en feu ?
>> LIRE AUSSI - Ce qu'on sait de l'attentat évité à Paris
>> LIRE AUSSI - Ce qu'on sait des trois complices présumés de Sid Ahmed Ghlam