Elle a 21 ans. Eux sont âgés de 25 à 35 ans. Cinq gendarmes de la brigade de Roussillon, en Isère, comparaîtront le 22 juillet devant le tribunal correctionnel de Vienne pour des violences aggravées commises sur une de leur jeune collègue adjointe volontaire. Commis depuis le début de l'année 2013, "les faits sont reconnus dans leur matérialité mais pour certains contestés dans leur qualification pénale", a expliqué le procureur. En clair, la justice a considéré que les "jeux" décrits par les prévenus étaient allés beaucoup trop loin.
"Des jeux humiliants". Les agresseurs auraient "mis au sol en la faisant chuter, menotté à un arbre, envoyé de la lacrymogène au visage et molesté lors d'une soirée" la jeune gendarme adjointe volontaire, a précisé le procureur de la République de Vienne, Matthieu Bourrette. Tout aurait commencé par des bousculades, des insultes puis dégénéré en brimades et en "jeux humiliants".
Les prévenus parlent de leur côté d'"un contexte de chahut" où quelques débordements auraient été commis, mais ils assurent qu'il s'agissait de "jeux consentis". La victime assure, elle, "qu'il y avait effectivement du jeu mais que les faits dépassaient le principe du jeu, que la réponse était disproportionnée", a ajouté le procureur.
Une procédure prise très au sérieux. Cinquante-cinq personnes, dont l'ensemble des gendarmes de la brigade de Roussillon, ont été entendues dans le cadre de l'enquête, qui avait été confiée à l'inspection générale de la gendarmerie nationale. Deux gendarmes ont été placés sous contrôle judiciaire, ils ont interdiction de se rendre dans les locaux de la gendarmerie et d'exercer leurs pouvoirs de police. Les trois autres ont fait l'objet de mesures administratives conservatoires.