Le nombre de faux billets saisis en zone Euro a explosé en 2014. C’est ce qui ressort des derniers chiffres publiés par la Banque centrale européenne (BCE). Par rapport à 2013, cette progression est de 25 %, avec 838.000 faux billets retirés de la circulation l'année dernière, contre 670.000 il y a deux ans. Quelles sont les raisons d’un tel phénomène ? Selon les spécialistes, le renouvellement prochain de l’actuel billet de 20 euros en Février, est peut être un début d’explication.
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Le billet de 20 euros, le préféré des faussaires… Le billet de 20 euros, c’est LA coupure qui intéresse en particulier les faussaires. Pour quelle raison ? Parce que "c’est tout simplement le celui que l’on met le plus facilement en circulation", explique à Europe 1 le commissaire François Lang, chef de l'Office central de répression du faux monnayage au sein de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
"On vérifie plus souvent un billet de 200 ou de 500 euros, parce qu’on ne les a pas forcement tous les jours dans sa poche. Le billet de 20 est employé plus classiquement, par tous les utilisateurs et tous les commerçants : c’est donc plus facile", poursuit-il. Tellement facile que le billet de 20 euros représente 60% des billets saisis en 2014.
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… qui va être renouvelé d’ici février. D’ici le mois de février, cette star des faussaires va faire peau neuve. Et ce renouvellement prochain entraîne donc un phénomène de "déstockage" chez les faussaires. "Les faussaires italiens maîtrisent parfaitement la fabrication du faux billet de 20 euros. Ils déstockent en masse avant que ce billet ne disparaisse" explique-t-il.
Une meilleure remontée des statistiques en Italie. C’est en effet en Italie, et plus précisément dans la région de Naples, que se trouve l’épicentre du faux monnayage dans l’UE. "On y trouve des officines de fabrication de fausse monnaie et c’est historique", rapporte le commissaire Lang. Et dans le pays, la remontée statistique des saisies de faux billets a longtemps été défaillante.
Mais une récente amélioration de ce processus peut expliquer, là encore l’augmentation des chiffres en 2014. Une hausse qui, même si elle traduit l'engouement des réseaux criminels, ne doit cependant pas faire oublier que le phénomène est marginal : on compte un seul faux billet pour plus de 20.000 vraies coupures en circulation.