Le procès de trois hommes, soupçonnés d'avoir frappé trois employés d'un bar gay, s'est ouvert mercredi après-midi au tribunal correctionnel de Lille, au bout de trois reports et six mois après les faits qui s'étaient déroulés en plein débat sur le mariage pour tous. Les trois prévenus, âgés de 18 à 25 ans, sont soupçonnés d'avoir frappé au soir du 17 avril le patron du Vice & Versa, un bar homosexuel du Vieux-Lille, son associé et un serveur, proféré des insultes à caractère homophobe et endommagé le mobilier du bar et la vitrine de celui-ci.
La défense espère que le contexte politique, moins tendu qu'à l'époque des faits, va permettre un certain recul sur le dossier. "Aujourd'hui seulement on peut s'expliquer de manière posée, de manière sereine, de manière neutre", a estimé avant le procès Me Jérémy Cateau, l'avocat d'un des trois prévenus, appelant à l'apaisement autour d'une histoire selon lui grossie par les médias. "Le bar n'a pas été saccagé. Il y a un simple bris de vitre, aucune ITT" (incapacité temporaire de travail), a-t-il avancé, contestant par ailleurs le caractère homophobe de l'agression.
Plusieurs associations de défense des homosexuels se sont portées parties civiles, comme LGP Lille (Lesbian & Gay Pride) ou le Sneg & Co, syndicat national des entreprises gaies.