Coïncidence ou signe d’un profond malaise ? Lundi soir, un employé du CHR de Lille s'est donné la mort. Il s’agit du quatrième suicide depuis deux semaines. L’homme, âgé d’une quarantaine d’années, père de famille, travaillait dans un établissement gériatrique dépendant du CHR. Les raisons de son acte ne sont pas encore connues.
Les trois autres faisaient partie du service de neurochirurgie de l’hôpital Salengro. Selon la direction, citée par La Voix du Nord, les deux premiers cas n’auraient "rien à voir avec l’activité professionnelle". Ils seraient liés entre eux par des raisons personnelles.
Accompagnement psychologique
En revanche, la troisième personne à avoir mis fin à ses jours, une aide-soignante de 25 ans, venait de passer un entretien d’évaluation, au terme de six mois de stage. Il lui avait été reproché de ne pas respecter suffisamment les conditions d’hygiène au travail.
Pour l’heure, la direction se refuse à établir un lien direct entre ces gestes désespérés et les conditions de travail. Une enquête administrative a toutefois été lancée, et une cellule d’accompagnement psychologique mise sur pied.
"Dégradation des conditions de travail"
Le ministre du Travail Xavier Bertrand a également demandé à l'Inspection générale des affaires sociales d’ouvrir une enquête. Elle servira à recueillir les témoignages des personnels de santé et à "leur montrer qu’on est à l’écoute de leurs difficultés", selon une responsable interrogée par Europe 1.
Le syndicat Force Ouvrière dénonce quant à lui "une dégradation constante des conditions de travail, un contexte de stress dans les services hospitaliers" ainsi que l’absence de structure pour prendre en charge les soignants en souffrance.
Un point de vue qu'Annie Podeur, directrice générale de l'offre de soins, ne partage pas. Selon elle, le CHR est un "établissement exemplaire dans le développement des démarches de prévention des risques sociaux". Les cadres de l'hôpital ont en tout cas prévu de se réunir mardi pour discuter de la situation.