MORT AUX VACHES. Depuis la fin novembre, les éleveurs du petit village de Reignac, situé à une soixantaine de kilomètres de Bordeaux, en Gironde, sont confrontés à un ou plusieurs mystérieux assassins dépeceurs de vache. Sept plaintes ont été déposées à la gendarmerie. Sept comme les sept bêtes qui ont ainsi été les victimes de ces véritables "bouchers" : quatre vaches et un bélier ont été tués à l'aide d'un fusil de chasse chargé de petits plombs, deux autres bêtes ont été sérieusement mutilées. Et le ou les dépeceurs n'ont pas hésité à prélever de la viande sur les cadavres des victimes gisant sur le pré.
• Abattues à bout portant. C'est à chaque fois le même mode opératoire. Les faits se produisent une nuit éclairée par une forte lune, dans un pré à l'écart des habitations. Pas de loup garou, les bêtes sont abattues avec des plombs de 7,5 mm.
La vache de Jean-Claude Leroy a ainsi été abattue d'un tir à la tempe, "après trois premiers coups qui avaient blessé l'animal", rapporte Sud-Ouest. La vache a ensuite été complètement mutilée, coupée en deux : "ils ont (…) pris l'épaule droite, la cuisse droite et tout le filet", explique l'éleveur au quotidien régional. Celle d'Alain Gandré, maire de la commune, a quant à elle été dépecée : ne restaient que les viscères, les poumons, le cœur, le foie et les tripes. Celle de Fabienne Chevalier a été délestée d'une épaule. Sur celle de Xavier Chiché, pas de prélèvement, mais un trou "causé par un tir un bout portant", si gros "que l'on pouvait y entrer le poing", rapporte quant à lui Le Parisien. Dernier acte le 23 décembre, avec un bélier dont une épaule et la viande du cou ont été emportées, une oreille et les testicules ont également été sectionnés.
• Est-ce l'œuvre d'un professionnel ? "Même s'ils ont parfois fait n'importe comment, je pense qu'ils ont forcément des connaissances en boucherie", confie Xaxier Chiché dans Le Parisien. Une hypothèse soutenue par le maire, évoquant "des amateurs mais des amateurs éclairés". Un amateur qui pourrait être de la région pour Thierry Dupuis :" Il y a forcément quelqu'un du coin qui informe les autres", lance-t-il dans Sud-Ouest.
Du côté de la gendarmerie, on ne néglige aucune piste. "Toutes les hypothèses sont envisagées : vol alimentaire, vol commercial, vengeance…" explique le capitaine Jean-Yves Martin, commandant de la compagnie de gendarmerie de Blaye, au Parisien. "Des prélèvements ont été effectués et des analyses balistiques sont en cours", poursuit le militaire. En attendant, les éleveurs multiplient désormais les rondes de nuits, fusil chargé.