Mais qui est Mourad Fares, le recruteur de djihadistes arrêté ?

Mourad Fares avait rejoint les rangs du front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaida et concurrente de l'Etat Islamique.
Mourad Fares avait rejoint les rangs du front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaida et concurrente de l'Etat Islamique. © REUTERS/Hamid Khatib
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Pierre de Cossette et , modifié à
PORTRAIT - Europe 1 fait le point sur le recruteur de candidats au djihad interpellé en Turquie.

Mourad Fares était activement recherché par les services de renseignement français. Celui que l’on surnomme “Mourad le Français” avait su brouiller les pistes, jusqu’à son interpellation en Turquie à la mi-août.

Jeudi soir, un juge antiterroriste parisien l'a mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste pour des délits commis en France, du même chef pour des crimes contre des personnes commis en Syrie, pour financement de terrorisme et pour direction d'un groupe terroriste. Il a été placé en détention provisoire.  
 

Ce que l’on sait de lui. Mourad Fares, trente ans, a grandi à Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie. Selon Le Parisien, après voir décroché un bac scientifique en 2004, il s’était rendu à Lyon pour poursuivre ses études. Toujours selon le quotidien, c’est dans cette ville que le jeune homme se serait radicalisé, après le décès d’un proche.

Ce qu’il dit de lui-même. Mourad Fares s’est longtemps vanté d’être le numéro un des recruteurs de candidats français au djihad. Celui qui se fait appeler Abou Hasssan ou Mourad Al Farransi, c’est-à-dire Mourad le Français, aime également se présenter comme un “prêcheur”. 

En juillet 2013, il décide de quitter la région lyonnaise pour la Syrie. Pour expliquer son départ, Mourad Fares s’est dit convaincu que la guerre mondiale du “monde entier contre Islam” avait commencé, avait-il déclaré dans une interview accordée à Vice en février 2014.

Le recruteur.  Sur place, il se serait rapidement converti en recruteur  d’adolescents candidats attirés par le djihad en Syrie. Un embrigadement opéré via Internet, et aidé par quelques relais supposés en France, selon les informations d’Europe1.

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Il est notamment soupçonné d’avoir convaincu deux adolescents toulousains de partir en Syrie en janvier 2014. Les deux garçons, âgés de 15 et 16 ans, avaient été récupérés par leurs familles en Turquie.

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Son nom apparait également dans le dossier des sept adolescents strasbourgeois partis en Syrie et interpellés à leur retour. Mourad Farès est enfin suspecté d’avoir encouragé une adolescente d'Avignon à rejoindre la Syrie en février dernier.

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Un homme dangereux, selon les autorités françaises. le Franco-Marocain est décrit par le ministre de l’Interieur, Bernard Cazeneuve, comme un “individu particulièrement dangereux, proche des mouvements terroristes djihadistes” .

En Syrie, Mourad Fares a dans un premier temps grossi les rangs de l’Etat Islamique (EI), avant de quitter l’organisation pour son concurrent, le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaida. Il y a tissé des liens avec un autre Français présent en Syrie, le Niçois surnommé Omar Diaby.

Les raisons de son retour restent floues. Selon nos informations, les services de renseignement sont aujourd’hui convaincus qu’il souhaitait revenir en France. Mais les raisons de ce retour restent floues.

Plusieurs pistes sont évoquées. Selon Le Parisien, Fares aurait pu être visé par des menaces émanant d’un autre Français présent en Syrie, surnommé Omar Diaby. Une autre source, citée par l’AFP, estime qu’il aurait pu quitter la Syrie en raison de l’emprise de l’EI concurrent dans l’est de la Syrie. 

Interrogé par France Info, le frère Mourad Fares livre une toute autre version. Selon lui, son frère se serait rendu de son plein gré. "C'est lui qui a appelé l'ambassade de France pour dire je veux rentrer. En gros, il s'est rendu à la justice française, il en avait marre", a-t-il affirmé. Avant d'assurer : “Ce n'est pas du tout un Mehdi Nemmouche”.

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