Elle aurait refusé de l'embrasser. Deux fois. Anthony Draoui, un marginal de 22 ans doit comparaître à partir de mardi aux assises de l'Ardèche pour le meurtre en juin 2011 de Marie-Jeanne Meyer. A l'époque, le corps carbonisé et mutilé de cette joggeuse de 17 ans, avait été retrouvé dans une fosse sur les hauteurs de Tournon. Au grand dam de la famille Meyer, le jeune homme, qui reconnaît le meurtre, est seulement poursuivi pour homicide volontaire. Il risque ainsi une peine maximale de trente ans de réclusion, la justice ayant refusé de requalifier les faits en assassinat.
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Marie-Jeanne disparait lors de son footing. Le 18 juin 2011, vers 18 heures, Marie-Jeanne Meyer, brillante lycéenne, décrite comme une jeune fille réservée et discrète, part faire son jogging habituel sur une colline escarpée de Tournon, non loin du domicile familial. Mais, sans nouvelle d'elle dans la soirée, son ami donne l'alerte et un très important dispositif de recherches est aussitôt mis en place, mobilisant aussi la population.
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Son corps est découvert trois jours plus tard. Le corps dénudé, en partie calciné et démembré de Marie-Jeanne est découvert trois jours plus tard dans une large fosse remplie de pierres et recouverte de branchages sur une plateforme de terre. L'autopsie révélera notamment de très nombreuses fractures à la tête, provoquées soit par un objet contondant soit par les pierres sous lesquelles elle avait été ensevelie. Mais aussi plusieurs coups de couteau au ventre.
Sur la scène de crime, les enquêteurs parviennent à isoler le profil ADN d'Anthony Draoui, ainsi que celui de la victime sur une tête de hache. Un mandat de recherches est lancé contre ce marginal le 5 juillet 2011, transformé en mandat d'arrêt le 7 octobre.
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Interpellé le jour de la découverte du corps et relâché… Cette affaire aux confins de la violence est également celle d'une terrible coïncidence. Le jour même de la découverte du corps de Marie-Jeanne, à 30 kilomètres de là, Anthony Draoui est interpellé pour avoir tenté de braquer avec un couteau une coiffeuse à Saint-Rambert-d'Albon, dans la Drôme. Mais rien ne permet alors de faire le lien avec le meurtre. Et dès le lendemain, il est remis en liberté avec une convocation devant le tribunal correctionnel de Valence pour le 18 octobre. Il ne s'y présentera jamais.
…puis arrêté par hasard un an après. Anthony Draoui, jeune SDF porté sur l'alcool et connu de la justice pour sa violence est finalement interpellé fortuitement dans un train en Espagne au retour de l'Ardèche, près d'un an après les faits, le 7 juin 2012. Voyageant sans billet, il tente de se faire passer pour un Russe, mais ne connait pas la langue. Après les faits, l'homme avait fui en Espagne en passant maintes fois entre les mailles du filet, en vivant pendant près d'un an dans des squats à Barcelone, sous une fausse identité.
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Son récit : une rencontre fortuite qui s'achève dans le sang. Devant le juge d'instruction à Avignon, il explique avoir rencontré par hasard la jeune joggeuse et s'être promené avec elle pendant plus d'une heure. Il dit lui avoir fait visiter le campement où il vivait depuis près d'un mois et où il voulait construire une maison. Sous sa tente, il aurait tenté d'embrasser Marie-Jeanne à deux reprises. Mais elle l'aurait repoussé. Il l'aurait alors frappée au visage, avant de lui asséner trois coups de couteau dans le ventre.
Il raconte ensuite avoir traîné son corps dans une fosse et mis le feu à ses vêtements, alimentant les flammes plusieurs heures durant avec du désherbant. Puis il a jeté des pierres sur le cadavre et dissimulé la tombe avec des branchages. Anthony Draoui affirme aussi ne pas l'avoir violée, ce que semble confirmer l'autopsie. Mais il nie avoir utilisé la hache et entrepris de démembrer sa victime, contrairement aux constatations des légistes.
Le verdict est attendu pour le 3 octobre.