"Vos papiers s'il vous plait". Si le policier qui vous arrête s'en tient à cette requête, tout va bien. Mais s'il se met à vous demander espèces et bijoux, il y a un hic. C'est la mésaventure à laquelle ont pourtant été confrontés un certain nombre d'usagers des autoroutes du sud-est de la France, depuis avril 2011.
Une dizaine d'individus, qui se faisaient passer pour des policiers afin de détrousser des touristes, ont en effet été interpellés vendredi lors d'une opération d'envergure, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Garde à vue pour 96 heures
Les malfaiteurs présumés, domiciliés en région marseillaise, sont accusés de "vols avec armes en bande organisée, vols avec violences en bande organisée, port illégal d'uniforme, détention frauduleuse de faux documents et usage commis de manière habituelle".
Tous utilisaient le même mode opératoire, "usant de la qualité de faux policiers et commettant leur forfait en pleine voie" au préjudice de touristes étrangers, à qui étaient dérobés espèces et bijoux notamment, ajoute-t-on de même source.
Ces faux policiers, qui mettaient en place des "contrôles" afin d'arrêter les voitures qu'ils avaient ciblées, ont été placées en garde à vue pour 96 heures.
Jusqu'à 2.000 euros en un "contrôle"
"Vêtus de faux uniformes, ils ont prétendu vouloir procéder au contrôle des papiers du véhicule avant de feindre une fouille de la voiture. Ils en ont profité pour subtiliser l'argent contenu dans leur portefeuille avant de prendre la fuite à bord de leur voiture après une brève bousculade, racontait en mai dernier le journal La Provence, après qu'un couple de Britanniques se soit fait duper par les malfaiteurs. Trois heures plus tard sur l'aire de Tavel-sud (autoroute A9), c'est un couple de Belges qui se laisse abuser. Le mode opératoire est strictement le même."
Selon le journal, un touriste allemand s'est même fait subtiliser 2.000 euros il y a quelques mois.
L'opération de vendredi a mobilisé pas moins de 200 gendarmes et policiers, ajoute le communiqué. L'enquête, menée sur commission rogatoire d'un juge marseillais, avait mobilisé une très grande partie des forces de l'ordre du Midi. Elle avait été confiée aux gendarmes de la section de recherches de Marseille, en liaison avec l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), renforcé par les sections de recherches de Grenoble, de Montpellier et de Nîmes, les groupements de gendarmerie du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et du Var, et enfin l'Etat-Major de la région de gendarmerie Paca.