Son procès s'est ouvert mercredi à Marseille, mais il estime que son témoignage n'a pas été suffisamment pris au sérieux par le juge au moment de l'instruction. Un dealer présumé a donc écrit à la présidente du tribunal pour lui expliquer, dans le détail, comment selon lui des policiers marseillais l'avaient couvert et même aidé pour mener à bien son trafic. Cette lettre accablante pour la Bac de Marseille, déjà au coeur d'une enquête pour extorsion de fonds et d'argent à des dealers, a été rendue publique par La Provence.
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La lettre a été écrite le 28 février dernier, soit moins d'une semaine après le début de l'enquête sur la Bac nord marseillaise. "J'avais expliqué [au juge d'instruction] que j'avais commencé le trafic de stupéfiants il y a trois ans par intermittence, que mon premier fournisseur était R. qui travaille dans la police nationale", assure le trafiquant, qui explique que R. était son ami et "par la suite [son] associé".
"R. qui travaille dans la police nationale"
Le dealer poursuit : "R. m'avait certifié ne rien risquer, qu'il connaissait un ami aux stups au boulevard des Dames. R., d'après ce qu'il me disait, se servait de son code d'identification (fiche de recherche, plaque d'immatriculation) pour interroger le logiciel de la police". Il affirme également avoir été "couvert par R.".
D'après les informations de La Provence, le policier mis en cause a été arrêté et placé en garde à vue mardi. C'est le procureur de la République, qui venait d'être informé de ce courrier, qui a prévenu les enquêteurs.
Ce brigadier d'une trentaine d'années avait travaillé à la Bac centre entre 2006 et 2009. C'est durant ces trois années que le trafic aurait été le plus important. Il est depuis affecté à la Brigade de sécurité urbaine sud.
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