L'altercation a viré au drame. Un gardien de la paix a été placé en garde à vue après la mort d'un jeune homme dans la nuit de mercredi à jeudi à Marseille. A la suite d'une altercation, le fonctionnaire de 39 ans, qui était hors service, a tiré sur sa victime, la blessant mortellement.
>>> MISE A JOUR : Une information judiciaire a été ouverte vendredi 15 février pour homicide volontaire. Le parquet a demandé le placement en détention provisoire du gardien de la paix, qui devrait être déféré vendredi dans l'après-midi.
Énervé par un jeune qui fume. Alors qu'il rentrait chez lui, un fonctionnaire de police se rend dans une épicerie du 3eme arrondissement de Marseille et constate qu'un jeune fume un joint. Une attitude qui déplaît au policier qui lui demande de sortir dehors. Agacé, ce dernier s'exécute avant de revenir dans l'épicerie avec deux personnes.
La victime touchée à l'artère fémorale. Selon le témoignage du policier, les trois individus auraient commencé à le frapper alors qu'il se trouvait au sol. Des sources proches de l'enquête confirment d'ailleurs des marques de coups au visage. Pour se défendre, le policier tire ensuite dans la jambe du jeune homme. Atteint à l'artère fémorale, la victime est emmenée immédiatement à l’hôpital par un de ses amis présent sur les lieux. Le jeune homme, âgé de 19 ans, est mort tôt dans la matinée d'un arrêt cardiaque.
Un homme connu des services de police. A l'annonce de ce décès, son ami a quitté l’hôpital, a pris sa voiture, puis est retourné à l'épicerie dans laquelle il a encastré sa berline allemande. Âgé de 29 ans, il a lui aussi été placé en garde à vue. Selon les premiers éléments de l'enquête recueillis par Europe 1, la victime était connue des services de police pour des faits de vol de voitures, port d'armes et plusieurs délits routiers.
Le fonctionnaire de police, qui a passé une partie de la matinée en cellule de dégrisement, avait lui aussi déjà fait l'objet d'une procédure en 1996. A l'époque, il était au chômage et n'avait pas encore intégré la police. Inquiété pour des faits de menace avec arme lors d'un problème de voisinage, il avait finalement été relaxé.
L'arme en cours d'analyse. Le policier se trouvait en état d'ébriété au moment des faits et avait 1,2 gramme d'alcool par litre de sang. Il a été interpellé à 0h40 alors qu'il rentrait chez lui. Selon la loi, il n'est pas interdit à un fonctionnaire de garder son arme de service quand il ne travaille pas. Mais, il ne peut s'absenter avec cette arme plus de 24 heures et ne doit pas quitter le département où il est affilié.
Le fonctionnaire "avait donc droit de la détenir au cours de la nuit, mais pas de la porter à l'extérieur", a souligné jeudi Pierre Marie Bourniquel, le directeur départemental de la sécurité publique. L'arme du policier né en 1973, qui travaille au sein du groupe de soutien de proximité, a été saisie pour être transmise à la balistique.
Des éventuelles sanctions administratives. "S'il s’avérait qu'il était alcoolisé au moment des faits, s'il se confirmait qu'il a porté une arme alors même que des textes lui autorisait la détention sans le port, voila deux choses qui seront relevées par l'inspection générale de la police nationale qui sera en mesure de proposer des sanctions administratives en sus des sanctions judiciaire", a commenté le préfet de police de Marseille Jean-Paul Bonnetain.