Cette reconnaissance est rarissime. L'Education nationale a reconnu que le suicide d'un enseignant marseillais était directement lié aux conditions de travail. Le recteur de l'académie d'Aix-Marseille a annoncé vendredi, lors d'un comité technique académique, que ce suicide était "imputable au service", a indiqué Séverine Vernet, une responsable régional du SNES-FSU.
"Le métier tel qu'il est devenu n'est plus acceptable en conscience". Pierre Jacque, professeur d'électronique en série Sciences et technologies industrielles et du développement durable du lycée Antonin Artaud a mis fin à ses jours le 1er septembre 2013. L'homme, âgé de 55 ans, expliquait dans une lettre adressée à ses collègues que "le métier tel qu'il est devenu" ne lui était "plus acceptable en conscience".
Dans cette lettre, il dénonçait notamment les conditions de "la mise en place de la réforme" de l'ex-ministre de l'Education nationale Luc Chatel "faite à la hussarde dans un état d'affolement que l'inspection a du mal à dissimuler".
"Seul le travail explique ce geste". Les CHSCT "avaient alerté à l'époque l'administration sur la souffrance grandissante des personnels suite à cette réforme de la filière STI2D", souligne Séverine Vernet, secrétaire du CHSCT académique. cette dernière a donc estimé que cette reconnaissance, une première dans l'académie, était "essentielle" pour la famille de ce professeur, qui était marié et père de deux filles.
"Cela signifie la reconnaissance du fait que ce geste a un lien direct avec le travail, que seul le travail explique ce geste. C'est aussi la reconnaissance des carences de l'administration dans l'accompagnement des personnels et les moyens accordés à la médecine de prévention", a-t-elle poursuivi.