L'INFO. Nouvel homicide à Marseille. Un homme d'une trentaine d'années a été tué samedi matin dans le 14e arrondissement de la ville par un coup de fusil de chasse tiré en pleine tête. L'homme se trouvait au volant de sa voiture, lorsqu'il a été mortellement touché au travers de la vitre du véhicule, qui a été brisée. Une douille de calibre 12 a été retrouvée près de sa Peugeot 207 dont le moteur tournait encore. Si la cité phocéenne compte déjà une douzaine de morts lors des règlements de comptes depuis le début de l'année, ce nouveau meurtre ne semble cependant pas s'inscrire dans cette macabre tendance.
Une victime à peine connue de la police. Les faits se sont produits samedi dans le quartier de Sainte-Marthe, dans le nord de la ville, à La Margeray, un secteur populaire composé d'immeubles de petite hauteur, boulevard Anatole de la Forge. La victime a été abattue aux alentours de de quatre heures du matin mais la police n'a été prévenue que vers 9 heures. Ce fils de boucher, qui travaillait lui aussi dans ce secteur d'activités, était connu des services de polices pour des faits sans gravité. "Une petite condamnation pour violence et pour travail clandestin, nous ne sommes pas dans du grand banditisme", a précisé la procureure adjointe de Marseille, Catherine Alexandre.
Un climat tendu sur les lieux du crime. Autour des lieux, le climat était électrique samedi matin. Des jeunes de la cité ont formé une chaîne humaine pour empêcher les médias de s'approcher. Des proches de la victime arrivaient les uns après les autres en se mettant à crier de douleur. Dora, une jeune fille qui vit dans ce quartier est "choquée" face à une telle violence. "J'ai des amis qui habitent ici depuis 20 ans et l'on n'a jamais vu ça. On entendait toujours ça dans des quartiers alentours mais jamais ici", confie-t-elle au micro d'Europe 1. "Ici, c'est familial, tout le monde se connaît, on est vraiment choqué", regrette-elle. La victime était apparemment attendue par son ou ses agresseurs qui connaissai(en)t ses habitudes. Un représentant du parquet s'est rendu sur place. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la PJ de Marseille.
Aucune hypothèse n'est écartée. Dans l'immédiat "toutes les pistes sont ouvertes", a déclaré la procureure adjointe de Marseille, Catherine Alexandre. L'enquête ne dispose d'"aucun témoin" des faits à ce stade, a indiqué devant la presse la magistrate, qui s'est rendue sur place. Selon une source proche de l'enquête, au vu de son profil et de l'arme utilisée contre lui, il ne s'agit pas forcément d'un "règlement de comptes" comme il s'en produit à Marseille, souvent sur fond de trafic de stupéfiants. "Ce n'est pas les méthodes classiques du réglement de comptes", a confirmé la représentante du parquet. "Les investigations sont en cours pour trouver le mobile, on ne fait pas ça sans mobile", a indiqué, également sur les lieux, le préfet de police Jean-Paul Bonnetain, relevant que "visiblement c'est une affaire organisée". Les investigations ont été confiées à la brigade criminelle de la PJ de Marseille, déjà en charge de nombreux dossiers d'homicides par balles.