C’est une escroquerie au préjudice monstre : 4,5 millions d'euros. Les victimes ? Trois grands opérateurs de téléphonie mobile. Deux Marseillais et un informaticien parisien ont été mis en examen pour escroquerie en bande organisée et écroué dans le cadre de ce dossier, a-t-on appris mardi. Une affaire qui a débuté 18 mois plus tôt suite à un signalement de SFR. L'opérateur avait en effet remarqué des rejets de paiement récurrents de certains clients ayant appelé des numéros surtaxés.
Un numéro surtaxé et des coordonnées bancaires piratées. Les escrocs marseillais pensaient avoir monté la combine parfaite pour faire un maximum de bénéfices. D'un côté, ils créaient des sociétés fonctionnant avec un numéro d'appel surtaxé menant à un serveur vocal. De l'autre, les escamoteurs ouvraient de nombreuses lignes téléphoniques grâce à des numéros de carte bancaire et des photocopies de pièces d’identités usurpées. Le but ? Passer eux-mêmes des appels sur les numéros surtaxés de leurs propres sociétés afin d’en récupérer les bénéfices.
2.400 lignes frauduleuses. D'après les policiers marseillais, cette escroquerie a débuté de façon assez artisanale. Puis elle est passée au stade industriel, quand les suspects marseillais se sont associés à un informaticien parisien. Grâce à lui, les malfrats ont créé une vraie centrale d'appels téléphoniques, constituée de quatre gros serveurs informatiques avec chacun 600 cartes SIM. Au total, 2.400 lignes téléphoniques frauduleuses appelaient 24 heures sur 24 ces numéros surtaxés.
A la clef, c’est le jackpot pour les escrocs : 4 millions et demi d'euros de bénéfices en 18 mois, au préjudice de Bouygues, Orange et SFR. En perquisitionnant chez les suspects, les policiers ont retrouvé 500.000 euros en liquide. Ils cherchent désormais à retrouver la trace des millions engrangés grâce à cette combine des combinés.