Maternité de Port-Royal : ce que l'on sait

© MAXPPP
  • Copié
avec agences , modifié à
L'ESSENTIEL -

L'AP-HP affirme qu'il n'y a pas eu de dysfonctionnements apparents.

Les faits. Une femme a perdu vendredi l'enfant qu'elle portait, mort in utero, faute de place, selon elle et son compagnon, à la maternité Port-Royal à Paris où elle devait accoucher.

>> RECIT - Que s'est-il passé ?

Les premiers éléments de l'enquête. Ils montrent que la prise en charge de la patiente qui a perdu son bébé in utero n'a pas été jugée médicalement nécessaire, selon un communiqué de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris publié lundi soir. Les effectifs soignants et les lits disponibles étaient en effet en nombre suffisant, précise le communiqué. "L’examen de l’organisation de la maternité de Port-Royal au cours de cette période permet de dire que les effectifs soignants, médicaux et paramédicaux, étaient au complet et que la disponibilité des lits et des salles permettait de recevoir les urgences", poursuit l'AP-HP.

Le directeur du groupe hospitalier Cochin-Port-Royal avait déclaré vouloir rester "très prudent" dimanche. Patrick Houssel avait simplement souligné "le désarroi du personnel".

Ce que disent les parents. Le couple devait se rendre jeudi pour déclencher l'accouchement dans cette maternité du sud parisien, qui leur a finalement demandé de reporter le rendez-vous de quelques heures ; mais à leur arrivée il n'y avait plus de chambre libre, écrit le quotidien. Or, le couple affirme avoir informé la maternité sur le fait que le bébé ne bougeait pas beaucoup. A force d'insister, le couple est dirigé vers les urgences plusieurs heures après, mais constatant que l'hôpital est saturé, il demande, en vain, à être admis dans un autre établissement, et finit par rentrer chez lui. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le couple part aux urgences, où le personnel hospitalier ne peut que constater la mort in utero du bébé.

Une enquête "exceptionnelle". Une triple enquête -médicale, administrative et judiciaire- est menée pour éclaircir les circonstances de la mort de ce bébé. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire et la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a de son côté appelé à "une enquête exceptionnelle", administrative et médicale, pour "faire toute la lumière" sur cette affaire, assurant qu'elle "veillerait" à ce que les parents puissent connaître la vérité.

Une autre plainte contre la maternité ? L'avocate d'une jeune femme, dont le bébé était lui aussi mort in utero à la maternité de Port-Royal à Paris en 2011, a annoncé lundi le dépôt "dans les jours qui viennent" d'une nouvelle plainte pour "homicide involontaire". En fin de grossesse et sentant de nombreuses contractions, cette jeune femme s'était rendue à l'hôpital après y avoir été éconduite la veille. Une sage-femme lui aurait alors dit que tout allait bien alors que la jeune femme s'inquiétait de la faiblesse des mouvements cardiaques visibles sur l'écran du monitoring. Un peu plus tard, une sage-femme est revenue et a malheureusement constaté qu'il n'y avait plus rien à faire, a indiqué l'avocate.