Mayotte : garde à vue prolongée pour un juge visé par une plainte pour viol

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Damien Brunon avec AFP
MOEURS - Le magistrat reconnaît avoir eu des relations sexuelles avec la plaignante, mais affirme qu’elles étaient consenties.

La garde à vue d'un juge d'instruction de Mayotte, visé par une plainte pour viol, a été prolongée dimanche, a-t-on appris de source judiciaire. Le juge Hakim Karki est entendu depuis samedi matin au commissariat de Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, dans le cadre d'une plainte pour viol déposée par une jeune femme.

Le parquet local s’est dessaisi. Les faits présumés remonteraient à la nuit de mardi à mercredi. Après une soirée passée dans un restaurant de Mamoudzou, Hakim Karki serait rentré chez lui en compagnie de la jeune femme, qui affirme que le magistrat l'a ensuite violée. Le magistrat reconnaît avoir eu des relations sexuelles avec la plaignante mais affirme qu'elles étaient consenties.

La jeune femme a déposé plainte mercredi. Le procureur de Mayotte, Joël Garrigue, s'est lui-même dessaisi de l'enquête, le mis en cause étant magistrat dans le même tribunal que lui. Les investigations ont donc été confiées au parquet de Saint-Denis de La Réunion.

Un juge en charge d’un dossier sensible. Le juge Karki a été convoqué au commissariat samedi et placé en garde à vue. Cité dimanche par le Quotidien de La Réunion, son avocat, Me Léon-Lef Forster, du Barreau de Paris, estime qu'il "n'a pas souhaité se défausser (...). Il a été convoqué, il s'est rendu de son propre gré au commissariat de Mamoudzou". Me Forster dit ne pas vouloir s'exprimer sur le fond de l'affaire "avant de connaître les suites données à la garde à vue de son client".

Le juge Hakim Karki instruit depuis 2011 un dossier sensible aux multiples rebondissements, l'affaire Roukia, du nom d'une jeune fille décédée à Mayotte des suites d'une overdose.

L'enquête a notamment mis en lumière l'implication d'agents du groupement d'intervention régional (GIR) de Mayotte dans un trafic de drogue entre les Comores et Mayotte. Certains agents du GIR sont soupçonnés d'avoir fourni de la drogue à des indics comoriens. Plusieurs tentatives de dessaisissement du juge Hakim Karki n'ont pas abouti.

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