Il s'agit sans doute d'un accident. C'est en tout cas la thèse privilégiée par le procureur de la République de Mende après la mort d'un petit garçon de 9 ans tué par arme à feu en Lozère, mercredi. Au total, trois personnes sont entendues dans cette affaire : un ami de la victime âgé de 13 ans, qui aurait tiré, son père, le propriétaire présumé de l'arme, ainsi qu'un second adolescent présent au moment du drame.
Le père du tireur présumé a donc été placé en garde à vue jeudi pour détention illégale d'armes, selon une source proche de l'enquête. D'après une connaissance de la famille, le père détiendrait de nombreuses armes. L'adolescent aurait d'ailleurs trouvé l'arme dans la chambre à coucher de ses parents, a indiqué son avocat jeudi. C'est chez lui que les enquêteurs auraient d'ailleurs retrouvé l'arme du crime. Une information judiciaire a été ouverte contre le père du tireur présumé, pour "détention sans autorisation d'une arme de 4e catégorie et homicide involontaire".
Des amis inséparables
"Ce qui ressort des premiers témoignages, c'est qu'on serait dans un accident tout simple de manipulation de l'arme", a expliqué Samuel Filniez, procureur de la République de Mende, jeudi matin au micro d'Europe 1. "Ça serait une sorte d'exhibition de l'arme par un enfant et une volonté de démonstration de l'utilisation de l'arme par un des mineurs qui est actuellement en garde à vue", avait-il ajouté.
Les deux mineurs interpellés juste après le drame, et placés en garde à vue, connaissaient David, la victime, depuis de longues années. Les trois garçons étaient même connus pour être inséparables dans la petite cité de Four Moulon, à Mende, en Lozère. Ils étaient toujours dehors, toujours ensemble, sans avoir causé la moindre histoire jusque-là.
Un jeu dangereux
Mercredi soir, un peu avant 18 heures, l'un de ces adolescents se serait amusé au pied de son immeuble avec une arme, un pistolet automatique de petit calibre qu'il aurait trouvé dans la chambre de ses parents, selon son avocat.
Soudain, un coup de feu serait parti, touchant David en pleine poitrine. Ses amis auraient tenté tant bien que mal de le ramener chez lui, mais le petit garçon de neuf ans s'est effondré dans la cage d'escalier, une cinquantaine de mètres plus loin. Le deuxième mineur âgé de quinze ans, pris de panique, aurait tout simplement cherché à cacher le pistolet aux policiers arrivés sur place. L'autopsie de David est prévue jeudi à Montpellier.