Révélations inattendues dans l'affaire Merah. Un témoignage recueilli par les juges d'instruction français révèle que Mohamed Merah a été en contact étroit avec un haut responsable d'Al-Qaïda. Les deux hommes auraient même conclu un pacte secret, révèleLe Parisien. Des révélations qui relancent par ailleurs la piste d'un soutien logistique au plus haut de la mouvance djihadiste dans les tueries de Toulouse et de Montauban qui ont fait sept victimes en mars 2013. Europe 1 revient ces révélations.
Un témoin auditionné dans une toute autre affaire. En décembre dernier, dans le cadre d'une demande d'entraide judiciaire formulée par le parquet de Paris, les juges antiterroristes interrogent Urynbazsar Munatov, un Kazakh soupçonné d'avoir croisé un apprenti djihadiste français sur lequel ils enquêtent. Entre mars 2011 et juin 2012, Urynbazsar Munatov s'est en effet rendu à Miranshah, un camps d'Al-Qaïda au Pakistan destiné à la formation des candidats européens. Depuis, il a été condamné à vingt ans de prison, ce qui a permis son audition par les enquêteurs français, le 4 décembre 2013.
Il reconnaît Merah sur un photo. A la fin de l'audition, le témoin se voit présenter une série de photos, notamment l'apprenti djihadiste des enquêteurs mais aussi un cliché de Mohamed Merah, gliséé "à tout hasard". Là, Urynbazsar Munatov le reconnaît tout de suite. Il confie s'être entretenu à son sujet avec le chef du camp de Miranshah, le fameux haut responsable d'Al-Qaïda, Moez Garsallaoui. Le témoin confirme ainsi aux enquêteurs la présence de Mohamed Merah sur la base pakistanaise. Il rapporte également que le "tueur au scooter" se serait entretenu avec Moez Garsallaoui. Des informations que les enquêteurs n'étaient jamais parvenus à confirmer.
Un pacte secret entre Merah et un haut responsable d'Al-Qaïda. Mais le témoin apporte bien plus, il évoque un pacte entre Mohamed Merah et Moez Garsallaoui. "D'après les dires de Mouaz, il y avait une entente avec Mohamed Merah : si Mohamed Merah entreprenait des actions, Mouaz les prendrait à son compte, c'est-à-dire comme ayant été organisées et exécutées selon ses directives", rapporte une source proche de l'enquête. Une révélation qui éloigne un peu plus la piste du "loup solitaire" développée par le patron de la DCRI de l'époque.
Sauf qu'il est impossible d'auditionner le haut responsable d'Al-Qaïda pour confirmer ce témoignage. L'homme est en effet recherché par Interpol et surtout, il aurait été par un tir de drone lors d'un raid américain au Wariristan, en octobre 2012.
PORTRAIT - Qui est Mohamed Merah ?
ZOOM - La piste des filières afghanes
INFO - Merah était surveillé depuis 2009