Coup de théâtre dans l’affaire du meurtre au mixeur. Après avoir nié pendant près de 13 ans les faits, Luc Onfray, un ancien braqueur de 45 ans, les a finalement reconnu, lundi, lors du premier jour de son procès, devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes, à Nice.
Une "correction" qui dégénère
Le principal suspect est soupçonné d’avoir tué, dépecé et passé au mixeur le corps d’une de ses connaissances, Michel Renard. Le prévenu voulait donner une "correction" à Michel Renard, beau-père de sa petite-amie, qu’il accusait d’agression sexuelle sur celle-ci. Une mise au point qui aurait donc dégénéré.
La jeune femme, Alexandra Martyn, qui comparaît libre, est également jugée pour complicité d'assassinat. Un autre homme, Philippe Rosso, comparaît également libre. Il est soupçonné d’avoir participé, à des degrés divers, au guet-apens, notamment en prêtant son appartement.
C’est d’ailleurs Philippe Rosso qui a dénoncé le meurtrier présumé, quelques années après le meurtre, alors que Luc Onfray niait toutes les accusations.
Le suspect prêt à dire "sa vérité"
Mais à l'audience lundi matin, d'emblée, Luc Onfray, cet homme presque chauve, au visage émacié et au regard sans expression, s’est "décidé" à dire enfin sa "vérité". Il a d’abord justifié son mutisme de 13 ans avant de passer aux aveux.
"J'ai nié parce que j'étais tellement honteux de ce que j'avais fait que je ne voulais pas que toute cette boue rejaillisse sur ma famille. J'ai écouté mon frère (venu le voir en détention provisoire, ndlr), c'est pour ça que je dis tout maintenant", a-t-il confié.
"Je reconnais avoir participé à la disparition de Michel Renard en tant qu'exécutant. J'ai donné des coups de marteau à Michel Renard. J'ai participé à son évacuation du domicile" de Philippe Rosso, a-t-il ajouté.
Onfray charge son complice
Plus tard, incriminant largement son complice, le suspect a précisé : "Rosso m'a dit de taper, j'ai tapé". Il dit ensuite s'être débarrassé du corps en le découpant en plusieurs morceaux, mis dans des sacs et jetés dans des conteneurs à ordures.
Ces aveux, "c'est une première satisfaction, un soulagement" pour la partie civile qui "les attendait", a réagi Me Julien Darras, avocat des deux filles de Michel Renard, lors d'une suspension d'audience. Les trois accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.