Meurtre de Nelly Haderer : l'ADN désigne le suspect acquitté

© MAXPPP
  • Copié
avec Frédéric Michel et AFP , modifié à
REBONDISSEMENT - Une trace ADN, analysée récemment, correspond au profil de Jacques Maire, définitivement blanchi en 2008.

L'info. C'est un coup de théâtre que la famille espérait mais qui devrait néanmoins la décevoir. 27 ans après le meurtre de Nelly Haderer, une jeune mère de famille, à Nancy, des analyses ADN ont permis de mettre un nom sur un suspect, révèle L'Est Républicain. Le hic : il s'agit de Jacques Maire, l'homme qui a été définitivement blanchi par la justice en 2008. Une information dont Europe 1 a eu confirmation jeudi matin.

nelly-haderer-maxppp-vertic

Le crime. Le 31 janvier 1987, le corps de Nelly Haderer est découvert dans une décharge à Rosières-aux-Salines, à côté de Nancy. La jeune mère de 22 ans a été tuée de deux coups de carabine 22 LR et son corps découpé en morceaux. Un homme est arrêté, soupçonné du meurtre de Nelly mais aussi de la disparition d'une autre jeune femme. Mais Jacques Maire nie les faits. Après trois procès, la justice le blanchit définitivement.

La science. Mais la famille de Nelly ne baisse pas les bras. En s'appuyant sur les progrès de la science et la "jurisprudence Grégory", elle demande et obtient que de nouvelles analyses soient menées sur les scellés. Une trace de sang retrouvée sur la poche intérieure du jean que portait Nelly est retrouvée en 2011. Pour les experts, il s'agit de l'ADN d'un homme.

Les proches de Nelly obtiennent en septembre dernier la comparaison de ce profil avec ceux de plusieurs suspects, parmi lesquels Jacques Maire, mais aussi le tueur en série Francis Heaulme. Selon L'Est Républicain, c'est donc avec le profil de Jacques Maire que la trace ADN a "matché".

Trop tard ? "Si cette information était confirmée, ce serait un fait unique dans l'histoire judiciaire française", s'était réjoui mercredi Me Pierre-André Babel, l'avocat de plusieurs parties civiles. L'ADN est "l'élément matériel qui a manqué aux trois procès" précédents, a-t-il déploré. Mais "même avec cette preuve, en l'état actuel du droit, il n'est pas possible de rejuger quelqu'un qui a été définitivement acquitté par la justice française", a rappelé sur Europe 1 Me Babel. "Je ferai tout pour qu'il se passe quelque chose d'un point de vue judiciaire mais en l'état ça n'est pas possible. La famille a toujours cherché à savoir la vérité. On échappera peut-être à une vérité judiciaire mais on aura la vérité sur un crime qui s'est passé en 1987", a assuré l'avocat.

De son côté, l'avocate de Jacques Maire reste dubitative. "Je n'y crois absolument pas", a ainsi déclaré Me Liliane Glock, qui n'a toutefois pas accès au dossier. "Après son acquittement, il avait lui-même demandé qu'on exploite les éventuelles traces d'ADN pour prouver son innocence", a-t-elle rappelé. Selon elle, les scellés ont pu être souillés. En tout état de cause, Jacques Maire ne pourra plus être inquiété par la justice dans cette affaire, a confirmé son avocate.